18 février 2013

L'avenir du mariage est entre nos mains


Le projet de loi ouvrant le mariage civil et l’adoption aux homosexuels a fait l’objet de nombreux commentaires. Au-delà des conséquences, ce sont les motivations de ses promoteurs qui sont intéressantes. Et la suite à donner à l’immense mouvement de protestation que ce projet a suscité.

Commençons par lister les conséquences, directes ou prévisibles, qui ont été mises en lumière :
  • Dénaturation du pacte ancestral établit entre la société et les couples (un homme et une femme), dans le but de transmettre la vie à d’autres personnes et de pérenniser les liens filiaux, au service de la sécurité des enfants ;
  • Fin de la distinction, voire négation de la complémentarité entre les rôles de père et de mère, au service du développement équilibré de l’enfant ;
  • Négation du droit de certains enfants à connaître leur père et leur mère, l'absence de l'un ou de l'autre n'étant pas le fait d'un accident de la vie mais d'un choix « parental » ;
  • Création d’un droit à l’enfant et chosification de celui-ci, qui pourra être « créé » artificiellement pour satisfaire le désir de parenté de personnes de même sexe, dont l’union est infertile par nature ;
  • Chosification du corps de la femme et déshumanisation de la beauté et de la gratuité du don de la vie dans un but commercial, avec la gestation pour autrui ;
  • Remise en cause de l’interdiction de la polygamie, le mariage à trois (ou plus) se présentant immanquablement à terme comme une évolution du droit de s’aimer « sans contraintes » ;
  • A l’horizon plus ou moins lointain, remise en cause probable du tabou ancestral de l’inceste, au titre de la même liberté d’aimer...

L’impact de cette loi sur les fondements mêmes de notre société est tel qu’il serait justifié de faire appel au fameux principe de précaution et de prendre le temps de vérifier que la lutte contre une soi-disant inégalité vaut la peine de prendre de tels risques. Mais ce serait croire que l’égalité est l’unique objectif des promoteurs pressés de cette loi, alors que leur but affiché est bien d’imposer un changement de civilisation.

Les partisans de cette révolution n’ont que faire du mariage, en vérité. En la dénaturant, ils cherchent avant tout à détruire cette institution. La lutte contre une soi-disant discrimination, dont certains seraient les victimes en raison de leurs propres choix, n’est qu’une excuse. C’est une mauvaise excuse d’ailleurs, vu le peu d’appétence de nos concitoyens pour le mariage, sans parler du caractère ultra minoritaire de la revendication homoparentale. Non, les conséquences dramatiques évoquées ci-dessus ne sont pas des dommages collatéraux plus ou moins réfléchis, mais les buts recherchés par les extrémistes promoteurs de ce changement de civilisation.

Le gouvernement socialiste, la majorité au pouvoir et certains membres de l’opposition, absents lors des débats et du vote, forment une coalition objective, emmenée par des activistes très habiles et soutenus par la plupart des médias, en faveur de cette révolution sociétale. Tous tiennent comme nécessaire l’ajustement de la loi afin qu’elle couvre toutes les pratiques en cours dans la société, en s'abstenant de tout jugement bien sûr, et au nom d’une conception philosophique du progrès qui nie par principe la validité des repères hérités du passé. Pour un certain nombre d’entre eux, ce rejet est affaire de religion, laïque, et s’accompagne d’une volonté de défaire systématiquement dans la société ce qui reste de l'héritage moral et des valeurs judéo-chrétiennes.

Mais ce qu’une loi a fait, une autre peut le défaire. Il reste donc à la foule immense qui s’est levée pour exprimer son désaccord sur ce projet à faire le nécessaire dans les mois et années à venir pour s’assurer que la prochaine majorité parlementaire sera en phase avec les valeurs qu’elle a voulut réaffirmer en manifestant et en saisissant le Conseil Economique, Social et Environnemental. Le nécessaire, c'est de ne pas voter pour les députés abstentionnistes, aux valeurs incertaines et dont le courage est inversement proportionnel à l'ambition. C'est, surtout, de demander aux candidats aux prochaines législatives de s’engager à annuler dès le premier jour de la mandature cette loi inique et les autres lois libertaires instituant les délits d’opinion, dont l’homophobie, piège sémantique sur lequel s'appuient habilement les promoteurs du « mariage pour tous ». Il n’y a pas de fatalité, l’avenir est entre nos mains.