Ceci s'adresse à ceux qui envisagent de voter pour Nicolas Sarkozy au premier tour, non pas par conviction, mais par peur que la "droite républicaine" ne soit pas au deuxième. Il y aurait beaucoup à dire sur la dénomination ci-dessus et le scénario en question, mais ce sera pour une autre fois. Je veux d’abord compléter ma critique des réflexes dirigistes et du "girouettisme" idéologique de NS, en donnant je l’espère à réfléchir aux résignés du vote "Sarkutile", raccourci un peu facile pour le "vote Sarko au premier tour pour cause de vote utile à droite". Jetons donc un oeil sur le bilan et certaines propositions du candidat de l'UMP.
Un bilan presque nul
Bien qu'il fut aussi Ministre de l'Economie et des Finances, Ministre d'Etat et numéro 2 de gouvernements successifs qui ont laissé la dette s'envoler, le chômage structurel se maintenir, le pouvoir d'achat dégringoler, et ont fait voter des lois instituant le délit d'opinion, entre autres calamités, je ne parlerais ici que du bilan du Ministre de l'Intérieur. Il faut reconnaître que sa politique de fermeté sur les routes a porté ses fruits : le nombre de morts et de blessés a reculé depuis 2002. Certains lui en veulent sûrement pour les contrôles excessifs, mais peu importe; la contrainte a fonctionné, les Français conduisent plus prudemment, les routes sont globalement plus sûres. La différence fut notable pour moi, à mon retour des US (où la vitesse autorisée est encore plus basse). Sur le reste, par contre, y'a franchement pas de quoi pérorer. Le bilan n'est pas nul, mais presque.
Beaucoup de bruit pour... pas grand chose !
Sur l'immigration d'abord : la fermeté affichée par NS a fait la une des journaux. Cependant, le regroupement familial n'a pas été remis en cause, ni l’aide médicale d’Etat pour les étrangers en situation irrégulière. Résultat : plus de 300 000 étrangers se sont établis en France en 2006, dont quelques 100 000 illégalement. Le cinoche pitoyable de Cachan montre bien que, derrière le discours de fermeté, c'est l'impuissance qui caractérise le bilan de NS sur l'immigration. A moins que le discours ne soit que posture électorale, ce qui n'est pas impossible. En tout état de cause, ceci augure mal de l'avenir si l'immigration "choisie" devient la doctrine officielle de la France.
Sur l'insécurité ensuite, thème majeur de l'élection de 2002 et préoccupation toujours réelle des Français. Si les chiffres officiels de la délinquance ont baissé, le sentiment d'insécurité quant à lui n'a pas diminué. Et pour cause : le nombre d'agressions sur les personnes est en hausse. De qui se moque-t-on ? Dans les banlieues, les voitures continuent à brûler, chaque nuit. Oh certes, il n'y a pas eu mort d'hommes supplémentaires après les deux qui ont déclenchées les émeutes de l'automne 2005. Bravo, formidable ! Mettre cela en avant comme un aspect positif de son action c'est d'abord un aveu de faiblesse face au terrorisme intellectuel pratiqué par la gauche bien-pensante, qui pardonne tout aux casseurs, ces victimes de la société. Mais c'est, surtout, se foutre de la gueule des Français dont les voitures ont brûlé et vont continuer de brûler, victimes immolées sur l'autel de la communication d'Etat, des bandes de voyous qui jouent à l'intifada.
Des propositions problématiques
J'ai déjà mentionné la concession au socialisme que constituent l'institutionnalisation des droits-créances (les "droits à..." qui s'ajoutent aux "droits de"), et la proposition de "pacser" devant le Maire, un pas de plus vers le mariage et l'adoption pour les homos. Voici trois mesures qui me dérangent et inciteront peut être certains lecteurs à revenir sur leur choix résigné :
1. Traité Européen
Sur l'Europe, NS nous promet un nouveau traité, reprenant les grandes lignes du projet constitutionnel qui fut rejeté par 55% des Français il y a moins de deux ans. Pire encore, il parle de le faire ratifier par le Parlement, signifiant ainsi le peu de cas qu'il fait des choix souverains du peuple français ! Même les partisans du "oui" de l'époque devraient s'offusquer d'un tel mépris et d'un tel déni de démocratie. Si le "non" peut être analysé comme l'expression d'opinions contradictoires, cela demeure la volonté du peuple. Point barre. Aux politiques de s'adapter. Que Chirac et Villepin, par surprise ou incompétence, ou les deux, n'aient pas saisi la balle au bon pour reprendre la main sur la scène européenne, soit. Mais se présenter à la législature suprême en faisant comme si de rien n'était, et en cédant aux invectives de la Commission et de la présidence allemande, quel manque de respect, de courage et de leadership !
2. Discrimination positive
NS nous propose la "discrimination positive" pour favoriser l'intégration des Français issus de l'immigration. Cela part d'un bon sentiment, comme d'habitude. Cependant, le bon sens incite à se méfier d'un système qui fait de la couleur de la peau, ou de l'origine ethnique, un critère plus déterminant que d'autres pour juger des mérites ou de la valeur des individus. Ce système porte en lui-même les germes d'une dérive communautariste dangereuse pour la liberté mais aussi pour l'égalité, qu'il entend pourtant promouvoir. Je note qu'aux US, le bilan de l'"affirmative action" est plus que mitigé. Avec le recul des années, nombreux sont ceux qui suggèrent que la discrimination positive n'a pas eu les effets escomptés, voire qu'elle a maintenu les populations noires dans un sentiment de dépendance collective non propice à l'émancipation individuelle, qui reste le moteur principal de la progression sociale.
3. Droit de vote des étrangers
Enfin, NS a dit son intention de permettre aux étrangers de voter aux élections locales. On se demande bien pourquoi... Encore une concession à la pensée unique, une proposition démagogique à destination de l'électorat de gauche ? Ayant moi-même payé des impôts aux US pendant 7 ans, je sais à quel point il peut être frustrant de ne pas pouvoir participer à un moment aussi important de la vie de la cité. Cependant, il existe une solution à cette frustration : demander et faire les efforts nécessaires pour obtenir la nationalité du pays dans lequel l'on réside et souhaite tant voter. C'est un choix important, un choix qui engage. Le droit de vote est un honneur qui doit rester le privilège des citoyens.
Clientélisme
On voit bien, au fil des semaines, que NS essaye de plaire à tout le monde. Un coup à gauche, un coup à droite, sans oublier le centre. Son programme est un grand fourre-tout. En essayant de ratisser large, il court le risque de dire tout et son contraire, en fonction de l'auditoire. Comme Chirac avant lui, il semble très à l'aise dans cette schizophrénie du discours. Bien malin qui peut dire ce qu'il fera une fois élu. Même son slogan de campagne laisse libre cours à toutes les interprétations futures : "ensemble, tout devient possible". Tout... et son contraire !
Un bilan presque nul
Bien qu'il fut aussi Ministre de l'Economie et des Finances, Ministre d'Etat et numéro 2 de gouvernements successifs qui ont laissé la dette s'envoler, le chômage structurel se maintenir, le pouvoir d'achat dégringoler, et ont fait voter des lois instituant le délit d'opinion, entre autres calamités, je ne parlerais ici que du bilan du Ministre de l'Intérieur. Il faut reconnaître que sa politique de fermeté sur les routes a porté ses fruits : le nombre de morts et de blessés a reculé depuis 2002. Certains lui en veulent sûrement pour les contrôles excessifs, mais peu importe; la contrainte a fonctionné, les Français conduisent plus prudemment, les routes sont globalement plus sûres. La différence fut notable pour moi, à mon retour des US (où la vitesse autorisée est encore plus basse). Sur le reste, par contre, y'a franchement pas de quoi pérorer. Le bilan n'est pas nul, mais presque.
Beaucoup de bruit pour... pas grand chose !
Sur l'immigration d'abord : la fermeté affichée par NS a fait la une des journaux. Cependant, le regroupement familial n'a pas été remis en cause, ni l’aide médicale d’Etat pour les étrangers en situation irrégulière. Résultat : plus de 300 000 étrangers se sont établis en France en 2006, dont quelques 100 000 illégalement. Le cinoche pitoyable de Cachan montre bien que, derrière le discours de fermeté, c'est l'impuissance qui caractérise le bilan de NS sur l'immigration. A moins que le discours ne soit que posture électorale, ce qui n'est pas impossible. En tout état de cause, ceci augure mal de l'avenir si l'immigration "choisie" devient la doctrine officielle de la France.
Sur l'insécurité ensuite, thème majeur de l'élection de 2002 et préoccupation toujours réelle des Français. Si les chiffres officiels de la délinquance ont baissé, le sentiment d'insécurité quant à lui n'a pas diminué. Et pour cause : le nombre d'agressions sur les personnes est en hausse. De qui se moque-t-on ? Dans les banlieues, les voitures continuent à brûler, chaque nuit. Oh certes, il n'y a pas eu mort d'hommes supplémentaires après les deux qui ont déclenchées les émeutes de l'automne 2005. Bravo, formidable ! Mettre cela en avant comme un aspect positif de son action c'est d'abord un aveu de faiblesse face au terrorisme intellectuel pratiqué par la gauche bien-pensante, qui pardonne tout aux casseurs, ces victimes de la société. Mais c'est, surtout, se foutre de la gueule des Français dont les voitures ont brûlé et vont continuer de brûler, victimes immolées sur l'autel de la communication d'Etat, des bandes de voyous qui jouent à l'intifada.
Des propositions problématiques
J'ai déjà mentionné la concession au socialisme que constituent l'institutionnalisation des droits-créances (les "droits à..." qui s'ajoutent aux "droits de"), et la proposition de "pacser" devant le Maire, un pas de plus vers le mariage et l'adoption pour les homos. Voici trois mesures qui me dérangent et inciteront peut être certains lecteurs à revenir sur leur choix résigné :
1. Traité Européen
Sur l'Europe, NS nous promet un nouveau traité, reprenant les grandes lignes du projet constitutionnel qui fut rejeté par 55% des Français il y a moins de deux ans. Pire encore, il parle de le faire ratifier par le Parlement, signifiant ainsi le peu de cas qu'il fait des choix souverains du peuple français ! Même les partisans du "oui" de l'époque devraient s'offusquer d'un tel mépris et d'un tel déni de démocratie. Si le "non" peut être analysé comme l'expression d'opinions contradictoires, cela demeure la volonté du peuple. Point barre. Aux politiques de s'adapter. Que Chirac et Villepin, par surprise ou incompétence, ou les deux, n'aient pas saisi la balle au bon pour reprendre la main sur la scène européenne, soit. Mais se présenter à la législature suprême en faisant comme si de rien n'était, et en cédant aux invectives de la Commission et de la présidence allemande, quel manque de respect, de courage et de leadership !
2. Discrimination positive
NS nous propose la "discrimination positive" pour favoriser l'intégration des Français issus de l'immigration. Cela part d'un bon sentiment, comme d'habitude. Cependant, le bon sens incite à se méfier d'un système qui fait de la couleur de la peau, ou de l'origine ethnique, un critère plus déterminant que d'autres pour juger des mérites ou de la valeur des individus. Ce système porte en lui-même les germes d'une dérive communautariste dangereuse pour la liberté mais aussi pour l'égalité, qu'il entend pourtant promouvoir. Je note qu'aux US, le bilan de l'"affirmative action" est plus que mitigé. Avec le recul des années, nombreux sont ceux qui suggèrent que la discrimination positive n'a pas eu les effets escomptés, voire qu'elle a maintenu les populations noires dans un sentiment de dépendance collective non propice à l'émancipation individuelle, qui reste le moteur principal de la progression sociale.
3. Droit de vote des étrangers
Enfin, NS a dit son intention de permettre aux étrangers de voter aux élections locales. On se demande bien pourquoi... Encore une concession à la pensée unique, une proposition démagogique à destination de l'électorat de gauche ? Ayant moi-même payé des impôts aux US pendant 7 ans, je sais à quel point il peut être frustrant de ne pas pouvoir participer à un moment aussi important de la vie de la cité. Cependant, il existe une solution à cette frustration : demander et faire les efforts nécessaires pour obtenir la nationalité du pays dans lequel l'on réside et souhaite tant voter. C'est un choix important, un choix qui engage. Le droit de vote est un honneur qui doit rester le privilège des citoyens.
Clientélisme
On voit bien, au fil des semaines, que NS essaye de plaire à tout le monde. Un coup à gauche, un coup à droite, sans oublier le centre. Son programme est un grand fourre-tout. En essayant de ratisser large, il court le risque de dire tout et son contraire, en fonction de l'auditoire. Comme Chirac avant lui, il semble très à l'aise dans cette schizophrénie du discours. Bien malin qui peut dire ce qu'il fera une fois élu. Même son slogan de campagne laisse libre cours à toutes les interprétations futures : "ensemble, tout devient possible". Tout... et son contraire !
Votons en toute liberté
Chers résignés du vote Sarkutile, mesurez bien que la seule garantie du vote Sarko au premier tour c'est la déception future ! NS et ses amis n'ont pas fait grand chose depuis 2002, comment croire qu'ils feront ce qui est nécessaire à partir de 2007 ? Au premier tour, je vous en conjure, ne votez pas utile. Ne vous fiez pas aux sondages. Votez pour le candidat qui vous parait avoir les qualités nécessaires. Mon idée c'est qu'il nous faut avant tout un homme (je ne suis pas sexiste mais il n'y a pas de candidate à droite) de conviction, quelqu'un qui aura le courage de prendre des décisions impopulaires, à contre-courant des avantages catégoriels, pour assurer le bien commun des Français et remettre la France sur la voie du succès.
Chers résignés du vote Sarkutile, mesurez bien que la seule garantie du vote Sarko au premier tour c'est la déception future ! NS et ses amis n'ont pas fait grand chose depuis 2002, comment croire qu'ils feront ce qui est nécessaire à partir de 2007 ? Au premier tour, je vous en conjure, ne votez pas utile. Ne vous fiez pas aux sondages. Votez pour le candidat qui vous parait avoir les qualités nécessaires. Mon idée c'est qu'il nous faut avant tout un homme (je ne suis pas sexiste mais il n'y a pas de candidate à droite) de conviction, quelqu'un qui aura le courage de prendre des décisions impopulaires, à contre-courant des avantages catégoriels, pour assurer le bien commun des Français et remettre la France sur la voie du succès.