9 juillet 2007

Lettre ouverte à Xavier Darcos (3/3)

3. Carte scolaire et autonomie des établissements


La Californie impose la carte scolaire mais de façon souple. A l’image peut-être ce qui est en train d’être ré imaginé en France.

La scolarisation reste un pari pour les enfants vivant dans les quartiers pauvres parce que l’atmosphère à l’école et à la maison n’est pas propice au travail. Ceux qui s’en sortent sont ceux dont la mère travaille dans un beau quartier et utilise l’adresse de ses employeurs pour inscrire ses enfants dans une bonne école publique. Toutes les nourrices et les femmes de ménages sont issues des quartiers modestes, elles viennent travailler dans les beaux quartiers où les écoles publiques sont paisibles et d’un bon niveau. Les directeurs ferment les yeux sur ce type de dérogation. Après tout c’est de la politique sociale à moindre coût. Et le résultat est que ces enfants-là sortent de l’école avec les mêmes atouts que les petits américains.

L’autre façon d’encourager cette mixité sociale est d’organiser des cars qui amènent des enfants des quartiers défavorisés dans les écoles des beaux quartiers, et qui les ramènent le soir. J’ignore si c’est à la discrétion du directeur ou par décision de l’Education d’Etat. Dans certains quartiers où les écoles publiques sont désaffectées au détriment des écoles privées, on arrive même au paradoxe de voir se détériorer l’atmosphère d’écoles publiques de bons quartiers du fait de l’apport trop massif d’élèves de quartiers sensibles. Dans l’école de nos enfants, c’était un seul car qui allait et venait chaque jour. Il y a aussi la possibilité de remplir chaque année un formulaire nommé « Choice », le faire permet de cumuler des points, qui permettent de choisir dans un panel plus large d’établissements que le seul attribué à votre district scolaire.

Les établissements sont notés sur leur réussite. Chaque année au mois de mai et à partir du CE2, les élèves passent des tests (STAR, CAT6) qui permettent d’évaluer leur niveau. Ces tests sont identiques pour tous les élèves de Californie. A l’issue de ces tests, les écoles sont notées en fonction du résultat de leurs élèves. Elles obtiennent un score nommé API. Ces scores sont publiés, les parents peuvent donc en tirer des conclusions pour le choix de l’établissement. Mais surtout, les écoles reçoivent des financements en fonction de leurs résultats. Le danger, comme toujours, est d’avoir des établissements à la traîne qui ne reçoivent pas de financement alors qu’ils en auraient besoin, mais le résultat le plus visible est une stimulation du corps enseignant à faire réussir ses élèves. L’enseignement aux Etats-Unis, mal classé au niveau mondial il y a quelques années, a fait d’énormes progrès. C’est peut-être lié.


Conclusion

Tout système scolaire s’enrichit à connaître ce qui se passe dans les autres pays, c’était l’idée de ces quelques pages de vous présenter des points intéressants de l’éducation scolaire en Californie.

Le système scolaire français reste selon moi l’un des meilleurs du monde. S’il ne remplit plus sa fonction d’ascenseur social c’est peut-être que le problème réside dans l’image qu’en ont les français. Voici quelques modestes suggestions :

Il faudrait lancer une grande campagne de publicité pour l’école, par voie d’affichage, par spots télévisés, et à la radio. Il faudrait toucher les enfants par des slogans comme « l’école est ta chance » et des témoignages comme on en présente à la télévision autour du sport. A l’heure du sport, on voit des sportifs, héros de nos enfants, vanter les vertus de l’effort et de la loyauté dans le sport. On pourrait faire intervenir d’autres personnalités marquantes qui témoigneraient de leur passion et de leur reconnaissance pour l’école.

Il faudrait aussi toucher les parents, pour leur faire réaliser que le succès de leurs enfants tient à leur persévérance de parents ; en envoyant leurs enfants à l’école, en surveillant leur travail scolaire et en tirant la sonnette d’alarme auprès des professeurs quand leur enfant ne suit plus pour demander du soutien scolaire. Le travail à la maison est conçu comme de la révision de ce qui a été étudié en classe, cela signifie que même un parent sans éducation scolaire poussée peut inciter son enfant à la réussite.

Malheureusement, dans les milieux simples, l’école est souvent dénigrée. Comment l’enfant peut-il voir alors qu’elle lui offre au bout du chemin la réussite sociale ? Il faudrait revaloriser l’école aux yeux des enfants et des parents.

L’autre façon de créer de l’enthousiasme est de rapprocher le monde de l’entreprise et l’école. Si les enfants croisent plus souvent des adultes passionnés, ils feront plus facilement la relation entre l’utilité de se former et la joie de pouvoir réaliser des rêves professionnels. Ils pourront partager avec leurs petits camarades américains le sentiment que tout est possible et qu’une place au soleil les attend s’ils s’en donnent les moyens.

Pourquoi ne pas encourager l’initiative privée des parents d’élèves qui pourraient lever de fonds pour financer des activités ou de l’équipement.

Mettre les établissements en concurrence de résultats, avec à la clé l’octroi de financement par exemple.

Lette ouverte à Xavier Darcos (2/3)

2. Pas d’école unique, à chacun son rythme

La scolarisation américaine débute à 5 ans en « Kindergarten », équivalent de notre grande section de maternelle. La classe fonctionne en ateliers tout comme les classes de maternelle en France. L’un des ateliers regroupe les enfants ne maîtrisant pas la langue pour que la maîtresse puisse adapter son enseignement. Les années suivantes ils sont dispersés parmi leurs camarades mais restent suivis jusqu’à ce qu’ils rattrapent leur retard. Ils peuvent suivre des cours de soutien en langue anglaise. Leur bulletin scolaire porte un code « enfants anglais seconde langue » avec un score évolutif qui mesure leur stade de rattrapage de la langue. Ce code disparaît du bulletin lorsque les enseignants estiment que l’enfant est au même niveau que ses camarades.

A l’entrée en 3rd Grade (CE2), les enfants fonctionnant rapidement peuvent suivre un test qui mesure leurs aptitudes. Ceux qui réussissent à plus de 95% sont alors appelés « gifted ». C’est noté dans leur dossier scolaire pour le reste de leur scolarité et cela leur donne droit d’intégrer la classe réservée aux enfants qui fonctionnent vite.

Venant de France, cette notion de sélection est dérangeante. Pourtant les enfants qui peinent sous un rythme trop soutenu se découragent, et les enfants rapides qui doivent subir la répétition de principes qui leur paraissent évidents se désintéressent de l’enseignement. D’où le choix de partager les enfants par niveau. Une classe pour les enfants en difficultés qui ont besoin qu’on répète les fondamentaux, et qui en fin d’année auront peut-être couvert un programme plus restreint mais qui seront armés pour passer dans la classe suivante, des classes pour les enfants sans problèmes qui suivent le programme classique, et une classe pour les enfants précoces qui ont soif d’apprentissage et qui allant plus vite sur les fondamentaux peuvent s’aventurer sur des sujets annexes de culture générale. Ces enfants sont contactés par des universités qui leurs proposent des stages d’été où ils pourront épancher leur soif de connaissances sur des sujets scientifiques, mathématiques ou artistiques. Ce qui est intéressant à noter c’est que ce pays considère ces enfants précoces comme une richesse à long terme et qu’il tient à les repérer dès le plus jeune âge pour favoriser leur réussite future. Réussite qui ne pourra que servir le pays plus tard. Les enfants précoces sont un vivier pour le pays.

Les enfants handicapés ont leur place aussi. L’école publique leur ouvre ses portes une année avant leurs camarades. Ils ont une année d’adaptation à 4 ans. Puis chaque enfant qui nécessite un accompagnement est pris en charge par un tuteur qui le suit tout le primaire. Il y a en général un enfant par classe. Le tuteur est une aide précieuse pour le professeur qui peut alors gérer un groupe d’enfants homogènes plus un enfant dont les capacités sont en décalage, il devient aussi par sa seule présence un soutien pour le professeur pour mener le groupe tout entier.

Lettre ouverte à Xavier Darcos (1/3)

Je publie ici la lettre qu'a adressé mon épouse, Laurence, au nouveau Ministre de l'Education Nationale, Xavier Darcos. Celui-ci a poliment accusé réception, l'assurant que son témoignage nourrirait sa réflexion. J'ai fini par convaincre ma moitié que sa contribution, quoi qu'un peu longue, pourrait intéresser un plus grand nombre de nos concitoyens, que la très nécessaire rénovation de l'école française passionne tout autant qu'elle. Voici donc la lettre, en trois parties, une pour chacun des thèmes suivants:
  • Patriotisme, intégration et enthousiasme
  • Pas d’école unique, à chacun son rythme
  • Carte scolaire et autonomie des établissements


1. Patriotisme, intégration et enthousiasme

La Californie est terre d’immigration. Cela se retrouve de façon frappante dans les écoles. Les enfants sont issus de tous les pays du monde, ils sont en général nés de parents ayant immigré et qui ont choisi d’avoir leurs enfants aux Etats-Unis, pour leur faire le cadeau de cette nationalité. Les parents ont souvent un niveau d’anglais approximatif. En France nous vivons parfois difficilement ces différences d’origine. Là-bas elles sont vécues comme des richesses et peut-être pour la raison suivante : les gens qui émigrent et leurs enfants sont fiers d’appartenir à un pays qui leur donne leur chance. Le système scolaire renforce ce sentiment en l’enseignant : tous les matins les enfants rendent allégeance au drapeau américain et à la république sur lequel il flotte. Ce qui peut paraître choquant de prime abord relève d’une grande intuition : on amène des enfants de toutes les couleurs et de cultures d’origine différentes à se référer à un même système de valeurs et à un pays qui les accueille. Le texte parle d’une nation qui se tient sous la protection de Dieu et qui recherche la justice et le pain pour tous.

Nous sommes revenus des Etats-Unis au moment où, en France, flambaient les banlieues. L’émigration en France est beaucoup plus douce qu’aux Etats-Unis, le système social français prend un plus grand soin de ceux qui arrivent, l’école est gratuite pour tous, et pourtant les enfants qui ont étudiés sur ses bancs et qui sont devenus adultes ne se sentent toujours pas partie de notre France et ils n’ont à son égard aucune reconnaissance. D’où vient ce clivage ?

Cela vient probablement du fait que nous-mêmes, français, nous ne sommes pas fiers de notre pays et que nous n’en professons pas le respect. Le sentiment de reconnaissance n’existe pas dans notre pays alors qu’il est si fort au Etats-Unis où pourtant les gens se battent seuls pour leur survie. L’école peut jouer là un rôle déterminant. Réciter la Marseillaise ou un texte qui exprime la reconnaissance de la grandeur de la France et de ses valeurs serait intéressant.

Il y a quelques années, les quartiers à forte dominance latine avaient le droit d’enseigner en espagnol. Une génération plus tard, on s’est rendu compte que les émigrés n’étaient toujours pas intégrés car ils ne parlaient toujours pas anglais, la langue de leur pays d’accueil. Et j’en ai rencontré qui souffraient de ne pouvoir travailler à leur compte faute de pouvoir s’exprimer. Les Etats-Unis ont donc rectifié le tir, l’enseignement est désormais totalement dispensé en anglais quel que soit le quartier.

Des cultures différentes et des religions variées mais des valeurs communes. Les Etats-Unis sont très respectueux de la culture et de la religion de chacun. Chaque fête de chaque religion est célébrée à l’école pendant l’année. Par contre un système de valeurs très clair est proposé aux élèves. Elles sont regroupées sous le titre « The seven pilars of characters ». On y prêche le respect de l’autre : il est interdit de se moquer du nom d’un camarade, de sa couleur et de sa religion bien sûr.

Le résultat se voit en cour de récréation où les élèves sont moins impitoyables entre eux que dans les cours en France.

Le résultat sur le long terme est la production de générations d’enfants qui ont le sens civique et qui partagent les valeurs morales qui font la force des Etats-Unis : chaque personne est un citoyen sur lequel repose le pays. Là-bas on attend pas que les choses changent d’en haut, on les change soi-même. L’américain se sent responsable de son quartier, il crée des associations et il se sent très concerné par leur financement, il est constamment en train de lever des fonds : « raise funds ». Même dans les écoles publiques, les associations de parents d’élèves sont très actives pour lever des fonds. Ces fonds servent ensuite à payer du matériel informatique, des cours de danse ou de dessin, à renouveler les équipements des cours de récréation, etc. Un rapport annuel informe les parents des options retenues.

Enthousiasme enfin. Le pays entier fonctionne sur un mode enthousiaste. C’est ce que semble avoir compris notre nouveau président et nous lui souhaitons de réussir dans cette lourde mission de rendre l’enthousiasme aux Français. Les Américains sont heureux et fiers d’appartenir à un pays dynamique où tout est possible. Peut-être que tout n’y est pas vraiment possible mais c’est un sentiment tellement partagé qu’il démultiplie l’initiative privée.

L’enthousiasme des adultes se répercute dans les écoles. Les enfants sont persuadés qu’une belle vie les attend, dans une société qui leur fera la place dont ils ont besoin. L’école est donc vécue comme le chemin vers l’aventure de la vie adulte. Nous avions la chance de vivre près de Hollywood qui draine tant de gens talentueux. Les parents étaient les bienvenus pour venir témoigner de leur métier. C’est ainsi que mes enfants ont rencontré des musiciens, des dessinateurs de dessins animés, des prestidigitateurs, des coureurs automobiles mais aussi des architectes qui les mettaient en situation de représenter leur espace, des avocats qui leur faisaient jouer des procès entre camarades, des médecins qui les faisaient réfléchir sur les médecines orientales et occidentales, des chercheurs de l’Antarctique qui leur faisaient partager leurs aventures en milieu extrême, etc. Mes enfants sont revenus avec le sentiment que la vie adulte est passionnante et que la vie active est faite de choix multiples. Aux Etats-Unis, on peut rêver n’importe quel métier. On sait aussi qu’on pourra en changer, et radicalement, si on se retrouve dans une impasse. Rien n’est jamais fini.

Cet enthousiasme nourrit une grande confiance en soi. Et celle-ci est renforcée par la valorisation constante des élèves. En France nous avons été élevés avec le sentiment d’être nuls parce que nos enseignants nous faisaient toujours remarquer nos erreurs. Là-bas les professeurs insistent tellement sur leurs qualités que les enfants se sentent forts. Cela ne les rend pas intelligents pour autant me direz-vous, mais cette confiance en soi leur permet d’oser et d’entreprendre, cela augmente leurs chances de réussir.

Au collège, du moins dans celui où nous avions inscrit notre aîné avant de rapatrier la France, les enseignements sont dispensés par de nombreux professionnels. Et les enfants passent des tests sélectifs pour intégrer des sections à enseignement renforcé. Il y a ainsi une section artistique, couvrant la musique, le théâtre et les arts plastiques, une section robotique, une section scientifique et une section classique. Et le cursus « gifted » est toujours en vigueur. Le monde professionnel est très présent dans l’école dès le collège et le professionnalisme aussi, au vu des travaux produits par les élèves. Les élèves, rencontrés lors des inscriptions, disaient tous être maintenus sous une forte pression de travail mais exprimaient aussi leur plaisir d’acquérir tant de connaissances.

22 avril 2007

Tout faux !

Les instituts de sondages et les médias ont gagné le premier tour : les Français, fortement mobilisés, ont concentré leurs voix sur les deux finalistes annoncés il y a des lustres. Excellent score de Français Bayrou, malgré la vacuité de ses propositions. Moi pas comprendre... Forte baisse de Le Pen, preuve que le score de république bananière de 2002 est resté en travers de la gorge des Français. Mauvais résultat de Philippe de Villiers, je suis très déçu. L'extrême gauche fait moins de 10%, ce qui est une bonne nouvelle. La gauche totalise un tiers seulement des voix, c'est le seul point sur lequel je ne me suis pas trompé, et ma seule raison d'espérer encore. Cela dit, Ségolène est jolie et Sarkozy est petit : difficile d'extrapoler les résultats du deuxième tour. Bayrou fera-t-il le coup de la revanche du serpent à plume ? Pauvre France et pauvres de nous si ses électeurs se laissent influencer par les propos alarmistes de la gauche ("tout sauf Sarko") et si le bon sens ne l'emporte pas dans leurs rangs. La France ne survivra pas au retour des socialistes. Tous derrière Sarkozy !

21 avril 2007

Pronostic pour le 1er tour de la présidentielle

Au risque d’être complètement désavoué par les faits demain soir, voici mon pronostic pour le 1er tour :
  • Forte participation (80%), avec 5% de votes blancs ou nuls, soit près de 34 millions de votes exprimés « valables » ;
  • La droite sera largement majoritaire, avec deux tiers des voix, la gauche ne totalisant, dans le pire des cas, que 40% des voix. Bien que Bayrou se soit positionné très à gauche, je comptabilise le vote UDF comme un vote de droite ;
  • Sarkozy sera au second tour, mais avec seulement 22 ou 23% des voix, bien loin des 28 à 30% annoncés par les instituts de sondages depuis des mois ;
  • Il y a des chances qu’il soit opposé à Jean-Marie Le Pen, qui pourrait faire jusqu'à 22%. A moins qu’un bon score de Philippe de Villiers, que j’appelle de mes vœux, associé à un sursaut socialiste (20%, voir ci-dessous), nous épargne un nouveau score de République bananière le 6 mai prochain ;
  • Il n’est pas impossible que François Bayrou accède au 2ème tour, mais il faudrait qu’un tiers au moins des 40% d’indécis le choisisse. C’est peu probable. Je le vois plutôt aux alentours des 10%, voire en dessous si les électeurs de gauche qui ont envisagés de voter pour lui reviennent finalement au bercail ;
  • Contrairement aux prévisions des sondeurs, il n’est pas sûr que Ségolène Royal atteigne les 20% et qu’elle soit donc au 2ème tour. Score maximal de 23%, en cas de réflexe utile dans l'électorat socialiste, qui ne s'éparpillerait finalement pas entre Bayrou et l’extrême gauche ;
  • Olivier Besancenot devrait faire un très bon score pour un trotskyste. Je lui donne jusqu’à 8%. Je pari en effet que 20% des indécis vont se porter sur le jeune facteur. Il devrait largement devancer les autres candidats d’extrême gauche ;
  • Je donne 3% à Bové et Buffet, 1,5% à Voynet et Laguiller et 0,5% à Schivardi. Au total, l’extrême gauche ferait jusqu'à 17% ;
  • Je vois Nihous dans les 3 ou 4%, soit deux fois plus que Voynet ;
  • Philippe de Villiers, contrairement aux prévisions des sondeurs et malgré l’ostracisme dont ont fait preuve les médias à son égard, fera au minimum 5%, et peut aller jusqu’à 10% si un grand nombre d’indécis se portent sur lui ;

Les Français en ont ras le bol de la classe politique, de ses technocrates-fonctionnaires qui ont monopolisé le pouvoir depuis 30 ans. La situation du pays est grave, les Français le sentent bien. Malgré les manipulations sondageo-médiatiques, ils vont voter pour que les choses changent vraiment. Ils ne vont pas voter pour ramener au pouvoir les sectaires tout-étatistes du PS, ni pour maintenir au gouvernement les impuissants de « droiche » (la droite qui se prend pour la gauche, celle de Bayrou et Sarkozy). Le vrai vote utile à droite, c’est le vote Villiers, car c’est celui qui permet d’éviter un remake de 2002 et d’ancrer à droite le gouvernement de la France pour les 5 années à venir.

17 avril 2007

Derniers jours

Editorial de Paul-Marie COÛTEAUX - mardi 17 avril 2007
sur www.pourlafrance.fr

Voici venu ce qui sera sans doute le dernier "carnet" de cette campagne qui, je l'avoue, m'aura étonné tout du long et qui m'étonnera, je l'espère, jusqu'au soir du premier tour. Tout dépend encore des dernières forces que nous jetterons dans la bataille des derniers jours. Le plus grand étonnement est l'impudence avec lequel le Système se permet de formater l'opinion, allant très loin dans ce que Pierre-André Taguieff et à sa suite Mathieu Baumier appellent la post-démocratie. L'orchestration médiatique du trio de l'Euroland a atteint des sommets, et l'on ne tarda pas à voir que nos grands oligarques avaient si mal digéré le Non français à la Constitution européenne qu'ils ont très tôt préparé la présidentielle comme une revanche. Les Français ont dit Non ? Il fallait au plus vite organiser la compétition entre les candidats à l'évidence présélectionnés pour qu'ils corrigent le tir et disent Oui à leur place. Un an après le référendum, c'est-à-dire un an avant les présidentielles, le Figaro du 2 mai 2006 titrait déjà : "Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy se détachent" - c'est ce que la batterie des sondages n'eut de cesse de confirmer depuis lors moyennant de multiples tripatouillages.

Quant aux hérauts du Non, Laurent Fabius et Philippe de Villiers, ils furent vite en bute l'un à la revanche du parti, l'autre à une sorte de diabolisation plus éhontée qu'on ne vit jamais. On sait (ou plutôt on ne sait pas assez...) à quel point le règne de l'audiovisuel peut formater les esprits en modifiant le son, par exemple en déformant la voix, et l'image, par exemple en plaçant la caméra de telle ou telle façon pour alimenter la caricature. Il y a quelques jours le service public offrit un saisissant exemple de manipulation en interrogeant Mme Dominique de Villiers assistant à la grande réunion publique de Nantes. Tandis que celle-ci expliquait qu'elle partageait les opinions de son mari, on vit à l'image une main qui pouvait passer pour être la sienne ornée d'une bague de belle importance où ressortait une fleur de lys. Après vérification, il apparut que ce n'était nullement la main et la bague de Mme de Villiers mais une image incrustée dans le reportage qui se glissait là d'elle-même pour ainsi dire par hasard : manipulation typique dont s'excusa plus tard le directeur de l'information de France 2 sans nullement en tirer de conclusion ni proposer réparation. J'ai cité dans un précédent carnet l'affaire "Audrey Pulvar", tout aussi consternante. Le 5 mars, cette journaliste de France 3 interrompit par deux fois Philippe de Villiers pour le contredire et affirmer que les sans-papiers n'étaient nullement bénéficiaires de l'AME (Aide Médicale d'Etat) ; or non seulement elle interrompait l'un de ses invités, ce qu'elle n'aurait sans doute fait pour aucun autre, mais en plus elle avait tort sur le fond de la question, ce que Marie-Laure Augry, médiatrice de la chaîne, finit par reconnaître sans nullement s'excuser ni proposer de rectification publique. Hier encore, lundi 16 avril, la chaîne LCI présentait dans l'un de ses journaux de fin de soirée le discours que Philippe de Villiers venait de prononcer à Toulouse devant un millier de personnes par ces mots : "Le moins que l'on puisse dire est que le candidat souverainiste n'a pas fait dans la finesse" - il s'agissait d'un passage où notre candidat moquait la visite de Ségolène Royal en Chine, ce que bien d'autres avaient fait sans nullement s'attirer de sarcasme. Contre le chef de file du Non, haro général ! Et passons sur la kyrielle de mensonges dont nous sommes abreuvés tous les jours - exemple entre cent, cet article du Monde daté du 12 avril où la correspondante de ce journal à Bruxelles affirmait que l'Allemagne avait ratifié la Constitution européenne, ce qui est strictement faux attendu qu'elle en est empêchée par le Tribunal constitutionnel de Karlsruhe. Passons...

Pendant ce temps le trio de l'Euroland accordait ses violons avec une célérité qui, elle aussi, aura pu étonner. En prônant l'alliance Bayrou-Royal, Messieurs Rocard, Kouchner et quelques autres ont jeté plus tôt que prévu le masque des fausses oppositions électorales, révélant que l'UDF n'était pas seulement compatible avec une UMP avec laquelle ses députés composent la même majorité depuis cinq ans, mais aussi avec le PS. A travers cette compatibilité générale, il faut évidemment comprendre que le trio est parfaitement accordé pour interpréter la vieille partition du dépassement de la nation au bénéfice de l'Europe des régions, de l'OTAN et du libre-échange intégral orchestré par l'OMC. M. Bayrou est, bien entendu, le premier violon idéal pour mettre en musique cette récurrente troisième force qui rappelle tant les dernières années de la IIIème puis de la IVème République et qui mène à chaque fois au désastre. A quand le trio mettant en scène la souveraineté nationale et populaire ?

Dernier étonnement et non le moindre : le grand écart de Nicolas Sarkozy capable d'aller se recueillir à Colombey pour invoquer les mannes du général de Gaulle, comme par hasard à six jours du premier tour, et accompagné de journalistes choisis et dans le même temps de prôner l'adoption de la Constitution supranationale sans recours au référendum - ce mode référendaire qu'il dit d'ailleurs ne pas porter dans son coeur comme s'il n'était pas l'une des clés de la Vème République, tel que l'a voulu le général de Gaulle, lequel l'utilisa cinq fois en dix ans ! Il est vrai que M. Sarkozy, après avoir tout dit et son contraire, a fini ces derniers temps par dire n'importe quoi : on le vit réhabiliter la pensée Gobineau, le déterminisme et l'eugénisme, et on l'entendit même déclarer le vendredi 6 avril à la Mutualité que "les parents ne sont pas membres de la communauté éducative", déclenchant de vives réactions des associations de parents d'élèves.

En réalité, et ce n'est pas là le moindre fait marquant de cette campagne étrange, nul candidat ne pouvait pour la première fois se réclamer explicitement du fondateur de la Vème République - à la seule exception d'un Philippe de Villiers qui, défendant jusqu'au bout la souveraineté nationale et populaire et ce qu'elle seule permet, c'est-à-dire le rétablissement de l'autorité de l'Etat et le service du Bien commun, en défendant aussi l'indépendance nationale face aux hégémonies de tout poil et en rétablissant la fierté d'être Français contre tous les dogmes de la nomenclature, est le seul véritable continuateur du général de Gaulle. Que cela soit, de ce carnet de campagne, le dernier mot.

10 avril 2007

Philippe de Villiers au premier tour

Il reste quinze jours avant le premier tour de la présidentielle. J’ai expliqué pourquoi je ne voterai pas pour NS, et encore moins pour FB. Mon candidat du premier tour, c’est Philippe de Villiers (P2V), et voici pourquoi.

Tout commence avec la présidentielle
Ma conviction profonde, affichée sur le fronton de ce blog, est que le salut passe par le renouvellement de la classe politique. Pour sortir de la crise, il faut d’abord sanctionner nos « irresponsables » politiques. Plus occupés à préserver leurs avantages qu’à défendre les intérêts des Français, les élus UMP, UDF et PS ont mis le pays sur la paille (2 000 milliards de dette, 10% de chômeurs, 25% chez les jeunes, 50 000 voitures brûlées, etc), avant d’abdiquer en faveur de la bureaucratie européenne. Après les coups de semonces de 2002 et 2005, il y a de grandes chances que le verdict de 2007 soit sans appel : dehors, du balai ! J’espère que dans un réflexe salutaire, les Français vont utiliser les échéances électorales des 12 prochains mois pour appeler au pouvoir une nouvelle génération d’hommes et de femmes politiques. D’abord en Avril-Mai, lors de la présidentielle, puis aux législatives de Juin, et enfin aux municipales de Mars 2008.

Priorités
Sortir la France de la spirale du déclin est un chantier gigantesque qui nécessitera des efforts de la part de tous. Il faudra au moins deux quinquennats. Elu par le peuple pour remettre la France sur les rails de la prospérité, le futur président de la République devra donner au gouvernement, à l’Etat et aux partenaires sociaux des priorités et des objectifs clairs. Voici les 12 objectifs prioritaires que je fixerai si j’étais à sa place :

  1. Libérer le travail et le pouvoir d’achat en baissant les charges sociales et les impôts, en annulant les 35 heures et en simplifiant le code du travail,
  2. Obtenir que la politique monétaire européenne soit mise au service de la croissance et des exportations européennes,
  3. Reformer la représentation syndicale et le droit de grève (vote à bulletin secret), instaurer le service minimum dans les transports,
  4. Réduire les dépenses publiques, à commencer par celles de l’Etat, en donnant priorité budgétaire aux fonctions régaliennes (police, armées, justice),
  5. Relancer la construction européenne sur les bases de la coopération libre entre états et de la préférence communautaire,
  6. Mettre un terme aux négociations d’adhésion de la Turquie à la Communauté Européenne, proposer plutôt un partenariat privilégié,
  7. Obtenir la mise en place de tarifs douaniers européens pour que l’Europe nous protège contre les délocalisations,
  8. Adapter les formations dispensées par l’école et l’université aux besoins du monde du travail, développer l’apprentissage,
  9. Tarir les causes de l’immigration, en supprimant les aides diverses aux personnes en situation irrégulière et en investissant dans le co-développement,
  10. Rétablir les contrôles aux frontières nationales, pour lutter contre le terrorisme et le grand banditisme et contrôler les flux migratoires,
  11. Réinvestir les territoires interdits de la république, arrêter les leaders, créer des peines minimums automatiques, y compris pour les mineurs,
  12. Faire en sorte que l’Assemblée Nationale soit représentative de la société française en instaurant une dose de proportionnelle et en forçant tout fonctionnaire élu à démissionner de la fonction publique.


L'Europe au coeur de l'avenir de la France
Se limiter à 12 ne fut pas aisé, car il y a bien d’autres choses à faire encore. Bien que mon choix n’engage que moi, je pense que P2V n’aurait pas trop de mal à faire sienne cette liste d’objectifs prioritaires car tous font partie de son programme. Il ne vous aura pas échappé que, dans cette liste, près de la moitié des objectifs sont liés à l’Europe. Le futur président devra consacrer une part importante de son temps et de son énergie à convaincre au niveau européen. L’avenir de la France et celui de l’Europe sont indissociables : une France socialiste a donné naissance à une Europe bureaucratique ; une France de nouveau prospère et dynamique sera le moteur d’une Europe forte et rayonnante dans le monde.


Qualités
Pour réussir dans cette entreprise, il faudra que le futur président ait non seulement des convictions fortes, mais les qualités d’un vrai homme d’Etat :

  • Ambition visionnaire pour la France et l’Europe, foi résolue en notre capacité à relever les défis du 21ème siècle,
  • Constance et courage politique pour faire triompher la raison et le bien commun face aux idéologies et aux égoïsmes catégoriels,
  • Capacité à prendre des décisions, fondées sur le bon sens, le réalisme mais aussi sur une volonté farouche de défendre nos intérêts vitaux,
  • Autorité, capacité à convaincre et à faire respecter la volonté du peuple Français, tant sur la scène internationale qu’à l’intérieur même du pays,
  • Indépendance, que ce soit vis-à-vis des autres puissances internationales (US, Russie, Chine), ou des grands groupes mondiaux de l’industrie et de la finance,
  • Clairvoyance et fermeté face aux tentatives d’intimidation des terroristes en tous genres, groupes fanatisés et états « voyous » en lutte ouverte avec l’Occident,
  • Discernement et attachement aux valeurs de la République et de la morale naturelle, notamment sur les grands problèmes éthiques et de société,
  • Probité, intégrité, sens du service, détachement par rapport aux séductions du pouvoir.


Les raisons de mon choix
Outre son étoffe humaine et le fait que P2V possède, plus que d’autres, les qualités ci-dessus, ce sont les trois points suivants qui font qu’il s’impose à mes yeux comme le meilleur candidat :

  1. Son expérience réussie en Vendée (1er département pour la création d’entreprise, la lutte contre le chômage, l’insertion des RMIstes, l’aide aux familles, etc). Contrairement à d’autres, P2V a un vrai bilan, c’est-à-dire un bilan positif.
  2. Sa volonté de rompre avec le socialisme, tout en corrigeant les méfaits du capitalisme de rente, afin que la France redevienne un pays prospère, où il fait bon travailler, investir, innover, s’enrichir, élever des enfants et profiter du fruit de son labeur.
  3. La cohérence de son projet de redressement patriotique, et notamment ce qui touche à la construction européenne, en conformité avec la volonté exprimée par les peuples français et néerlandais lors des referendums de 2005.

Sur tous ces points, la différence avec NS est notable. Celui-ci a un bilan plus que mitigé et promet beaucoup de bonnes choses, mais aussi parfois leur contraire. Il est, en cela, en cohérence avec son slogan de campagne ambigu (« tout est possible »). Cf. mes articles précédents.

Sondages
Alors, certes, P2V n’est pas favori dans les sondages. J’en suis bien conscient, c’est un handicap : certains d’entre nous préfèrent donner leur suffrage à un candidat qui semble avoir une vraie chance d'être élu. Villiers a été très peu visible dans les médias, et ne fait pas une campagne marketing. De l’avis général, ses chances d’être au deuxième tour sont inexistantes. Cela dit, ses thèmes favoris sont repris par NS et SR, et les victoires idéologiques précèdent toujours les victoires électorales. D’autre part, les sondages indiquent aussi que la majorité des Français n’ont toujours pas choisit leur candidat, à moins de deux semaines du scrutin. Les jeux sont donc loin d’être faits. P2V sera peut être l’une des surprises du premier tour.

Votez pour vos idées !
Ce qui me met en rogne, c’est d’entendre des gens se dire prêts à voter pour l’un ou l’autre des « grands » candidats quand bien même certaines de leurs propositions sont très éloignées, voire absolument incompatibles, avec leurs propres convictions. Sous prétexte de vote utile, ou par conformisme, ces personnes n’envisagent pas de voter pour un « petit » candidat comme P2V, bien qu’ils reconnaissent être sur la même longueur d’ondes. Les calculs électoraux (« je vote untel pour éviter tel ou tel scénario au second tour »), sont non seulement risqués, ils faussent le jeu démocratique et conduisent inexorablement au status quo, qui est à l’origine de tant de maux dans notre pays. Au premier tour, il faut voter pour ses convictions, indépendamment des sondages.

Le Pen, pas la peine
Face aux deux « oui-ouistes » que sont NS et FB, Jean-Marie Le Pen (JMLP) est l’autre candidat du « non » à droite. Contrairement au vote Villiers, le vote Le Pen est un vote purement contestataire, et donc absolument inutile. En effet, JMLP ne sera jamais élu, et ce quel que soit son adversaire au second tour. Trop marqué, trop vieux. Veut-il vraiment être élu d’ailleurs ? Je me demande si chambouler le système et percevoir des millions d’euros de subventions de l’Etat ne suffisent pas à sa satisfaction personnelle. Malgré la loyauté d’une partie de son électorat, il est possible qu’une sorte de « transfert de bâton » s’opère entre le breton et le vendéen à l’occasion de cette élection. Je parie que les déçus du vote Le Pen de 2002 vont se reporter sur P2V. Car c’est P2V qui incarne l’avenir des idées patriotiques, mais cette fois dans une perspective de gouvernement. Et sans les écarts de langage douteux…

Ancrer Sarkozy à droite
Plus le score de P2V sera élevé, plus grande sont les chances que NS fasse une vraie politique de droite, s’il préside à l’avenir de la France. En effet, en affaiblissant le vote Le Pen, le vote P2V augmente les chances d’un duel traditionnel gauche-droite au deuxième tour. Face à JMLP, Sarkozy sera largement élu, mais sera aussi contraint de faire plus de concessions à ses électeurs de gauche, comme Chirac en son temps. Face à SR, NS sera élu aussi, l’électorat de droite, largement majoritaire en France, se regroupant naturellement sur sa candidature pour battre la gauche la plus archaïque du monde. Coincé dans la logique du cordon sanitaire placé autour du FN par Chirac, je doute que NS ne passe d’accord de désistement avec JMLP. Bien entendu, il n’aura pas de telle réticence vis-à-vis de P2V. CQFD.

Choisir en connaissance de cause
Faire fi des sondages, éviter les calculs électoraux fumeux. J’appelle chacun à voter pour le candidat le plus proche de ses convictions au premier tour, sinon rien ne changera jamais dans ce pays. Si cet article vous a un tant soit peu intrigué sur ce que propose Philippe de Villiers, renseignez-vous. Je recommande la lecture de son livre, « Une France qui gagne ». J’ai listé ci-dessous quelques unes des 337 mesures que compte son programme. Voir son blog, http://www.p2v.fr/ pour plus de détails.


  • Réduction de 50% des charges sociales sur les PME
  • Abrogation des 35 heures
  • Abolition du monopole syndical
  • Suppression de l’ISF
  • Suppression des droits de succession en ligne directe
  • Suppression des régimes spéciaux
  • Porter à 100% la retraite de réversion pour les veufs/veuves
  • Libérer l’âge de départ à la retraite
  • Multiplier les régimes d’épargne retraite
  • Revenue parental d’éducation de 1000 euros par mois
  • Actionnariat universel pour tous les salariés du privé
  • Ramener le taux maximal des prélèvements obligatoires à 38% (vs 44% aujourd’hui)
  • Mettre fin au regroupement familial et à l’aide médicale d’Etat
  • Instaurer une charte républicaine pour la construction des mosquées
  • Instaurer un « service patriote » de six mois

24 mars 2007

L'impasse Bayrou

Depuis Janvier, les médias font mousser la candidature de François Bayrou (FB). Sa visibilité accrue à la télé a précédée son ascension fulgurante dans les sondages. Sondeurs et journalistes l’ont promu troisième homme officiel de cette élection présidentielle. Nous sommes en pleine manipulation. Au début de la campagne officielle, beaucoup se laissent persuader qu’il leur faudra choisir entre SR, NS ou FB, que les autres candidats n’ont aucune chance, donc aucun intérêt. Au secours !

Ultime manipulation chiraquienne ?
Il ne serait pas surprenant que l’opération soit pilotée par un Chirac ne pouvant se résoudre à l’élection du traître Sarkozy. Dans la République des Copains, où l’Élysée distribue médailles, subventions et emplois, qui ose croire encore à l’indépendance des médias ? En 2002, ils ont crédibilisé la candidature de Le Pen, en mettant l’accent sur les problèmes d’insécurité. On sait qui en a profité, in fine. En 2007, faire monter la sauce Bayrou est le moyen de barrer la route à Sarkozy, malgré le soutien officiel qu’il faut bien lui apporter. Pour le grand rancunier, la défaite de NS serait le point d’orgue d’une vengeance d’autant plus savoureuse qu’elle se matérialise 12 ans après la trahison balladurienne. Machiavélique en diable, comme d’avoir fait voter contre Giscard en 1981. Chirac, qui n’a cessé de trahir son propre camp, se prépare une sortie de scène jubilatoire.

Paradoxes et imposture
Paradoxalement, c’est en dénonçant l’ostracisme de TF1 à son égard que le candidat de l’UDF a commencé sa percée médiatique. C’est la preuve qu’il maîtrise parfaitement les rouages du système, grâce aux conseils et à l’influence des professionnels des médias que sont Philippe Lapousterle, son éminence grise, Jean-François Kahn et Alain Duhamel, entre autres.

Paradoxalement aussi, c’est en raillant la fausse opposition gauche-droite que FB a finit par faire recette. A l’entendre, c’est la rivalité stérile entre les deux principaux partis politiques qui est à l’origine des graves problèmes de la France. Outre que tout a commencé sous Giscard et que l’UDF a largement participé aux gouvernements de la France depuis 30 ans, quelle imposture vu que les deux partis en question ont pratiqué peu ou prou la même politique, dans les faits, sinon dans les discours.

L’homme du système
FB est le troisième candidat officiel d’une caste, d’une soi-disant élite, qui est responsable du déclin de notre pays. Son programme, par ailleurs difficile à cerner, ne représente en rien une rupture avec les pratiques dirigistes et étatiques qui sont la marque des 30 dernières années. C’est bien beau de vouloir faire travailler ensemble les bonnes volontés de droite et de gauche, mais pour faire quelle politique ? Je ne trouve, dans les discours de FB, pas une once d’intention de réformer fondamentalement le fameux « modèle » français, qui est pourtant en faillite. FB fut l’un des premiers à dénoncer le problème de la dette, mais il critique les propositions faites par certains de ne pas remplacer un fonctionnaire partant à la retraite sur deux. On se demande bien comment il entend résoudre le problème sans réduire drastiquement la voilure étatique.

Impuissance
J’ai été abasourdi par son aveu d’impuissance lors d’une émission de télé récente. Interrogé sur la nécessaire réforme de l’Education Nationale, il déclara qu’elle était impossible sans les syndicats. Sachant que les dits syndicats prônent par (mauvais) calcul ou par idéologie, le status quo sur les statuts, les effectifs, les méthodes pédagogiques et la réforme de l’administration centrale, on se dit que ce n’est pas avec Bayrou que l’on parviendra à moderniser le Mammouth. Pas un mot sur la très nécessaire réforme de la représentativité syndicale bien entendu. D’après lui, la question des méthodes de lecture ne relève même pas de l’autorité du ministre. Alors que les dégâts provoqués par les méthodes globales et semi-globales sont avérés, il propose de faire une étude… Que ne dirait-on pas pour plaire à la gauche !

Révolution ?
Comme NS et SR, FB essaye de trouver les mots qui chantent aux oreilles des Français, qui parlent à leurs désirs contradictoires de changement et de continuité (on veut que çà change mais « touche pas à mes avantages acquis »). Il propose une révolution pacifique, mais reste vague sur les objectifs de cette révolution. Or, la révolution qu’il faut faire dans ce pays c’est, à contre-courant de la pratique gouvernementale depuis des décennies, de redéfinir le rôle de l’Etat et de redonner du (bon) sens à la construction européenne.

La première révolution consiste à recentrer l’Etat français sur ses missions régaliennes. Il faut libérer l’économie de la mainmise étatique. Nous avons besoin d’un Etat modeste, économe et efficace. Y’a du boulot ! Le plein emploi, le pouvoir d’achat, l’avenir de nos retraites, tout cela dépend de notre capacité à réorienter notre investissement collectif vers le secteur privé, seul créateur de richesses et donc seul source de progrès social « durable ».

La deuxième révolution concerne l’avenir du projet européen. Après le « non » de 2005, la France est en position idéale pour proposer à ses partenaires, les autres états européens, un retour à deux principes fondateurs :
1) la coopération entre états souverains, plutôt que la fusion dans un super-Etat fédéral européen , et
2) la préférence communautaire, plutôt que le libre-échangisme à sens unique consenti dans les négotiations internationales par les commissaires européens, aux dépends de nos emplois.
L’Etat français doit se réapproprier certains des pouvoirs concédés à la bureaucratie bruxelloise depuis Maastricht, notamment ceux de légiférer, de fixer le taux de la TVA et de contrôler nos frontières pour lutter contre le terrorisme et l’immigration sauvage.

Recherche homme de caractère désespérément
Ces deux révolutions sont le vrai enjeu de cette élection. Soit nous continuons comme aujourd’hui, et nos carottes sont cuites. Soit le peuple Français se réveille et affirme sa volonté de reprendre en main son destin. Il y a peu de chance que la première de ses révolutions se fasse dans une harmonie toute consensuelle : il y aura des tensions, des mouvements sociaux comme on dit (je note que la France est l’un des derniers pays où l’on tolère que les agents du service public dont l’emploi est garanti à vie fassent la grève). La deuxième ne sera pas aisée, comme toute négociation internationale, mais l’Europe ne sortira de l’impasse actuelle qu’avec le concours de la France. Pour les conduire, il nous faut un homme de conviction, quelqu’un qui fixe un cap ambitieux et fasse preuve de détermination et de fermeté dans les épreuves qui ne manqueront pas de se présenter. Je ne discerne rien de tout cela dans le discours ou dans la personnalité de FB.

L’homme Bayrou
FB plait dans les chaumières, enfin dans certaines. Sa physionomie plutôt sympathique, ses origines terriennes, son allocution lente et docte, ses propos modérés en tous points rassurent une partie de nos concitoyens. Pour ma part, je trouve son expression très alambiquée, à la limite du soporifique, et son discours « ni gauche ni droite » absolument lénifiant.

Même si les sondages indiquent que le soutien pour sa candidature est loin d’être définitif, il est indéniable qu’une frange de la population s’enthousiasme pour la candidature de FB. A gauche, il y a ceux que le « royalisme » laisse perplexes, qui peinent à trouver chez SR les qualités requises pour diriger le pays. A droite, il y a les déçus du chiraquisme qui sont allergiques à Sarkozy ou ne lui pardonnent pas les reniements innombrables et l’inaction des gouvernements auxquels il a participé depuis 5 ans. Tous pensent avoir trouvé une alternative très convenable. Mais à quel prix, et surtout, pour quoi faire ?

Le non-choix
Pour plagier le slogan de Giscard de l’époque, voter Bayrou ce n’est pas le bon choix, c’est l’absence de choix, c’est le « non-choix ». C’est la garantie de l’immobilisme, d’un socialisme à peine moins coûteux que celui du PS. C’est la certitude que les décisions courageuses qui s’imposent ne seront pas prises. A mi-chemin entre SR et NS, FB me donne presque envie de voter NS. Heureusement qu’il y a d’autres choix pour le premier tour…

25 février 2007

Aux résignés du vote "Sarkutile"

Ceci s'adresse à ceux qui envisagent de voter pour Nicolas Sarkozy au premier tour, non pas par conviction, mais par peur que la "droite républicaine" ne soit pas au deuxième. Il y aurait beaucoup à dire sur la dénomination ci-dessus et le scénario en question, mais ce sera pour une autre fois. Je veux d’abord compléter ma critique des réflexes dirigistes et du "girouettisme" idéologique de NS, en donnant je l’espère à réfléchir aux résignés du vote "Sarkutile", raccourci un peu facile pour le "vote Sarko au premier tour pour cause de vote utile à droite". Jetons donc un oeil sur le bilan et certaines propositions du candidat de l'UMP.

Un bilan presque nul
Bien qu'il fut aussi Ministre de l'Economie et des Finances, Ministre d'Etat et numéro 2 de gouvernements successifs qui ont laissé la dette s'envoler, le chômage structurel se maintenir, le pouvoir d'achat dégringoler, et ont fait voter des lois instituant le délit d'opinion, entre autres calamités, je ne parlerais ici que du bilan du Ministre de l'Intérieur. Il faut reconnaître que sa politique de fermeté sur les routes a porté ses fruits : le nombre de morts et de blessés a reculé depuis 2002. Certains lui en veulent sûrement pour les contrôles excessifs, mais peu importe; la contrainte a fonctionné, les Français conduisent plus prudemment, les routes sont globalement plus sûres. La différence fut notable pour moi, à mon retour des US (où la vitesse autorisée est encore plus basse). Sur le reste, par contre, y'a franchement pas de quoi pérorer. Le bilan n'est pas nul, mais presque.

Beaucoup de bruit pour... pas grand chose !
Sur l'immigration d'abord : la fermeté affichée par NS a fait la une des journaux. Cependant, le regroupement familial n'a pas été remis en cause, ni l’aide médicale d’Etat pour les étrangers en situation irrégulière. Résultat : plus de 300 000 étrangers se sont établis en France en 2006, dont quelques 100 000 illégalement. Le cinoche pitoyable de Cachan montre bien que, derrière le discours de fermeté, c'est l'impuissance qui caractérise le bilan de NS sur l'immigration. A moins que le discours ne soit que posture électorale, ce qui n'est pas impossible. En tout état de cause, ceci augure mal de l'avenir si l'immigration "choisie" devient la doctrine officielle de la France.

Sur l'insécurité ensuite, thème majeur de l'élection de 2002 et préoccupation toujours réelle des Français. Si les chiffres officiels de la délinquance ont baissé, le sentiment d'insécurité quant à lui n'a pas diminué. Et pour cause : le nombre d'agressions sur les personnes est en hausse. De qui se moque-t-on ? Dans les banlieues, les voitures continuent à brûler, chaque nuit. Oh certes, il n'y a pas eu mort d'hommes supplémentaires après les deux qui ont déclenchées les émeutes de l'automne 2005. Bravo, formidable ! Mettre cela en avant comme un aspect positif de son action c'est d'abord un aveu de faiblesse face au terrorisme intellectuel pratiqué par la gauche bien-pensante, qui pardonne tout aux casseurs, ces victimes de la société. Mais c'est, surtout, se foutre de la gueule des Français dont les voitures ont brûlé et vont continuer de brûler, victimes immolées sur l'autel de la communication d'Etat, des bandes de voyous qui jouent à l'intifada.

Des propositions problématiques
J'ai déjà mentionné la concession au socialisme que constituent l'institutionnalisation des droits-créances (les "droits à..." qui s'ajoutent aux "droits de"), et la proposition de "pacser" devant le Maire, un pas de plus vers le mariage et l'adoption pour les homos. Voici trois mesures qui me dérangent et inciteront peut être certains lecteurs à revenir sur leur choix résigné :

1. Traité Européen
Sur l'Europe, NS nous promet un nouveau traité, reprenant les grandes lignes du projet constitutionnel qui fut rejeté par 55% des Français il y a moins de deux ans. Pire encore, il parle de le faire ratifier par le Parlement, signifiant ainsi le peu de cas qu'il fait des choix souverains du peuple français ! Même les partisans du "oui" de l'époque devraient s'offusquer d'un tel mépris et d'un tel déni de démocratie. Si le "non" peut être analysé comme l'expression d'opinions contradictoires, cela demeure la volonté du peuple. Point barre. Aux politiques de s'adapter. Que Chirac et Villepin, par surprise ou incompétence, ou les deux, n'aient pas saisi la balle au bon pour reprendre la main sur la scène européenne, soit. Mais se présenter à la législature suprême en faisant comme si de rien n'était, et en cédant aux invectives de la Commission et de la présidence allemande, quel manque de respect, de courage et de leadership !

2. Discrimination positive
NS nous propose la "discrimination positive" pour favoriser l'intégration des Français issus de l'immigration. Cela part d'un bon sentiment, comme d'habitude. Cependant, le bon sens incite à se méfier d'un système qui fait de la couleur de la peau, ou de l'origine ethnique, un critère plus déterminant que d'autres pour juger des mérites ou de la valeur des individus. Ce système porte en lui-même les germes d'une dérive communautariste dangereuse pour la liberté mais aussi pour l'égalité, qu'il entend pourtant promouvoir. Je note qu'aux US, le bilan de l'"affirmative action" est plus que mitigé. Avec le recul des années, nombreux sont ceux qui suggèrent que la discrimination positive n'a pas eu les effets escomptés, voire qu'elle a maintenu les populations noires dans un sentiment de dépendance collective non propice à l'émancipation individuelle, qui reste le moteur principal de la progression sociale.

3. Droit de vote des étrangers
Enfin, NS a dit son intention de permettre aux étrangers de voter aux élections locales. On se demande bien pourquoi... Encore une concession à la pensée unique, une proposition démagogique à destination de l'électorat de gauche ? Ayant moi-même payé des impôts aux US pendant 7 ans, je sais à quel point il peut être frustrant de ne pas pouvoir participer à un moment aussi important de la vie de la cité. Cependant, il existe une solution à cette frustration : demander et faire les efforts nécessaires pour obtenir la nationalité du pays dans lequel l'on réside et souhaite tant voter. C'est un choix important, un choix qui engage. Le droit de vote est un honneur qui doit rester le privilège des citoyens.

Clientélisme
On voit bien, au fil des semaines, que NS essaye de plaire à tout le monde. Un coup à gauche, un coup à droite, sans oublier le centre. Son programme est un grand fourre-tout. En essayant de ratisser large, il court le risque de dire tout et son contraire, en fonction de l'auditoire. Comme Chirac avant lui, il semble très à l'aise dans cette schizophrénie du discours. Bien malin qui peut dire ce qu'il fera une fois élu. Même son slogan de campagne laisse libre cours à toutes les interprétations futures : "ensemble, tout devient possible". Tout... et son contraire !

Votons en toute liberté
Chers résignés du vote Sarkutile, mesurez bien que la seule garantie du vote Sarko au premier tour c'est la déception future ! NS et ses amis n'ont pas fait grand chose depuis 2002, comment croire qu'ils feront ce qui est nécessaire à partir de 2007 ? Au premier tour, je vous en conjure, ne votez pas utile. Ne vous fiez pas aux sondages. Votez pour le candidat qui vous parait avoir les qualités nécessaires. Mon idée c'est qu'il nous faut avant tout un homme (je ne suis pas sexiste mais il n'y a pas de candidate à droite) de conviction, quelqu'un qui aura le courage de prendre des décisions impopulaires, à contre-courant des avantages catégoriels, pour assurer le bien commun des Français et remettre la France sur la voie du succès.

18 février 2007

Aux "supporters" de Nicolas Sarkozy

J’aime bien Sarkozy. J’ai toujours admiré ses talents d’orateur. Je suis, cependant, réservé sur sa candidature. Mon choix pour le premier tour n'est pas finalisé, car j'attends de voir qui est effectivement candidat, mais je sais que ce ne sera pas NS. Je voterai pour lui au deuxième tour, si le match tant annoncé contre SR a lieu. Je veux ici expliquer pourquoi. Et inviter les "enthousiastes" à y regarder de plus près. Je m'adresserais aux "résignés" dans un message à venir.

L'homme providentiel
Certains parmi vous sont convaincus que NS est le seul capable de sortir la France du marasme économique et moral actuel. Sans doute séduits par le bonhomme tout autant que par le discours, vous voulez croire qu'avec Sarkozy, la droite a retrouvé le sens des valeurs et s'est donné un chef doté de vraies convictions, d'une vraie colonne vertébrale. Déçus du chiraquisme, vous vous dites, comme pour excuser le bilan du quinquennat auquel a participé votre poulain, que c'est du chef de l'Etat que tout dépend et vous pensez que NS saura insuffler la volonté et le courage politique qui ont manqué à la majorité UMP pour engager les réformes nécessaires. Enfin, vous vous dites que la "rupture tranquille", c'est-à-dire le changement progressif mis en oeuvre par l'équipe au pouvoir depuis 5 ans est la seule approche possible dans notre pays. Je ne partage pas ces points de vue ni votre optimisme sur l'homme.

Dirigisme
Sur l'homme d'abord, et sur ses valeurs : relisez le discours de Périgueux. Quel mélange, quelle confusion des genres ! Ainsi donc, NS pense que c'est en créant de nouveaux droits-créances que l'on va régler les problèmes des Français ? Je ne crois pas que ce soit le droit au logement opposable en justice qui incitera les propriétaires d'appartements aujourd'hui inoccupés à les louer. Et il serait utopique de croire que c'est le risque d'un procès qui incitera les entreprises à embaucher et à investir dans la formation de jeunes inexpérimentés. Malheureusement, il y a plus ici qu'une tentative démagogique de rassurer sur l'avenir ou de séduire les électeurs de gauche. C'est la vraie nature de la famille idéologique à laquelle NS appartient qui s'exprime. Bien que n'ayant pas fait l'ENA lui-même, NS est l'héritier d'une caste technocratique, déconnectée des réalités économiques et convaincue que la toute-puissance étatique et le centralisme planificateur sont à même de combattre les fléaux qui pèsent sur notre société. Prenons l'exemple du chômage : Raffarin et Villepin ont quasiment décrété le chômage illégal; cependant, ils n'ont pas dérégulé le travail ni baissé les charges des entreprises, toutes choses qui inciteraient les employeurs à embaucher. Et ce malgré les résultats phénoménaux obtenus par ceux de nos voisins européens qui ont mis en oeuvre ces mesures de bon sens.

Opportunisme et "girouettisme" idéologique
J'applaudis lorsque j'entends les thèmes développés récemment par NS sur le travail, l'effort, l'amour de la patrie, la nécessité de créer de la richesse avant de la distribuer, les efforts à faire pour soutenir la recherche et l'innovation, etc. Excellents discours, en particulier le 14 Janvier dernier. Cependant, un autre avant lui a dit tous les mots que nous voulions entendre pour ce faire élire, puis a fait le contraire de ce qu’il nous avait promis. L'ambition est la meilleure et la pire des choses chez une homme politique : la meilleure lorsqu'elle pousse au dépassement de soi au service du bien commun, la pire lorsqu'elle est concentrée sur la conquête et le maintien au pouvoir. Chez NS, j'ai peur qu'elle soit le prétexte à tous les reniements, à toutes les dérives futures, notamment sur les questions de société mais pas seulement. J'applaudis son opposition au mariage et à l'adoption pour les homosexuels, mais je redoute que sa position n'évolue dans le temps, en fonction des sondages. Comme Ministre de l'Economie, il a accordé aux couples homos les avantages fiscaux jusqu'ici réservés aux couples mariés. Dans son programme, il propose que la signature du PACS se fasse à la Mairie... Qui nous dit qu'il ne cédera pas à la pression du lobby homosexuel, par ailleurs fort bien représenté à l'UMP, une fois élu, sur la question du mariage et de l'adoption ? Ce n'est qu'un exemple. Le risque n'est pas nul que NS soit, comme Jacques Chirac son maître, sujet aux changements radicaux d'opinion.

Conflit d'intérêt
Si je suis réservé sur la capacité de NS à mettre en œuvre la moitié de ce qu’il dit, c'est aussi eut égard à l'équipe qui l'entoure, avec qui il gère la France depuis 2002 et avec qui il gouvernera demain, enfin peut-être. Ah, ils sont beaux tous ces ministres ou anciens ministres, ces hauts fonctionnaires assurés de bénéficier ad vitam d'un poste honorifique et d'une rente confortable, futurs membres d'un conseil de ceci ou d'une haute-autorité de cela, quand ils ne seront pas à la tête d'une de nos très belles entreprises publiques. Comment espérer que ces gens-là vont prendre demain les mesures impopulaires et courageuses qu'ils n'ont pas pris hier et qui s'imposent cependant ? L'urgence, pour éviter la catastrophe argentine qui nous pend au nez, c'est de réduire la dette et de retrouver le plein emploi. Pour cela, il faudra libérer l'économie, couper les charges qui pèsent sur le travail, recentrer l'Etat sur ses missions régaliennes et diminuer de manière dramatique les dépenses publiques. Toutes choses qui reviendraient plus ou moins à scier la branche depuis laquelle ces beaux Messieurs de l'UMP veillent, superbes mais impuissants, sur le déclin de la France.

5 février 2007

Etat tentaculaire et tatillon

C'est pas moi qui le dit
"Les échecs de notre organisation fossilisée dans des systèmes nationaux hiérarchisés et verticaux sont trop flagrants pour qu'on n'en tire pas les conséquences. A force d'exercer sa tutelle tatillonne sur un trop grand nombre d'institutions, l'Etat tend à mettre sous tutelle les citoyens eux-mêmes. Le mot tutelle ici entendu dans son sens juridique : être sous tutelle, c'est avoir en permanence quelqu'un pour prendre à votre place toutes les décisions importantes. Cette logique doit désormais s'effacer devant celle de la décentralisation. Il est temps de relâcher la tutelle et de faire émerger une organisation fondée sur la confiance dans les acteurs locaux."

Extrait de "La Croissance ou le Chaos", Christian Blanc.

Vous savez, Christian Blanc, ancien préfet en Nouvelle-Calédonie, ancien patron de la RATP et d'Air France. Député des Yvelines depuis 2002, proche de l'UDF, il vient d'annoncer son soutien à NS (nul n'est parfait... pauvre Bayrou).

Economie de l'innovation
Très bien pour s'endormir après une longue journée de travail (non je plaisante), le livre rappelle que la France a tous les atouts pour redevenir une puissance économique de premier plan dans un monde où l'innovation est la clé. Il suffirait de deux choses (je résume) :

1) que les pouvoirs publics jouent leur rôle.

Leur rôle c'est celui de stratège, d'incitateur et d'entremetteur entre les acteurs locaux (entreprises, universités, chercheurs, investisseurs, etc). Cela implique que l'Etat cesse de tout vouloir décider de manière centrale, comme se fut le cas avec les pôles de compétitivité, version française des fameux "clusters", lancés en grande pompe par Villepin l'année dernière. Une excellente idée mal exécutée par excès de zèle centralisateur. Pas facile quand on a fait l'ENA ou qu'on travaille dans un ministère parisien d'accepter qu'il vaut mieux laisser les locaux décider... imaginez la difficulté pour un fonctionnaire européen basé à Bruxelles.

2) de libérer les Universités de la tutelle tatillonne de l'Etat.
Rendre leur autonomie aux Universités c'est leur permettre de gérer elles-mêmes le poste "salaires" de leur budget. C'est leur donner les moyens d'embaucher qui elles souhaitent dans leur corps professoral, de sélectionner les étudiants à l'entrée, de s'associer avec d'autres universités ou laboratoires de recherche pour augmenter leur compétence et leur attractivité, d'inciter les chercheurs qui trouvent à créer des entreprises où à vendre leurs découvertes, pour que la recherche "fondamentale" devienne "appliquée", que l'innovation se transforme en création de richesses, etc. Évident ? Pourquoi ce n'est pas déjà fait alors ?

Méthode pour réformer
Je vous laisse avec un dernier extrait du livre : "En matière de réformes, une faute a été mille fois répétée : celle qui consiste à penser que la méthode des petits pas est plus efficace qu'une réforme globale. C'est sans doute vrai quand il s'agit d'adapter à la marge un système qui fonctionne bien, mais c'est une erreur fatale quand on veut transformer en profondeur un système qui a cessé de fonctionner."

Le modèle économique et social français a cessé de fonctionner. Christian Blanc n'hésite pas à dire qu'il est mort.

4 février 2007

C'est çà votre campagne ?

Lamentable !
Le spectacle du pugilat médiatique que se livrent Ségolène Royal (SR) et Nicolas Sarkozy (NS) est d'une indécence... Y a pas à dire : les deux camps ont du talent pour se traiter de tous les noms et rivaliser dans le lyrisme comme dans les promesses d'avenir radieux. Mais pour le reste...

Vivement que la campagne officielle commence pour qu'on entende les autres candidats et qu'on assiste à un semblant de débat sur les vrais enjeux auxquels la France et les Français sont confrontés. Je ne me fais pas d'illusion sur la qualité du débat, mais ce sera sûrement mieux que le mauvais feuilleton actuel.

Positionnement
SR enchaîne les gaffes, NS croit aux sondages. Elle ne sait que nous mettre en garde contre la catastrophe qui s'en suivrait s'il était élu. Il tente de séduire la clientèle traditionnelle du PS, fonctionnaires de l'Education Nationale en tête. Ils sont obnubilés l'un par l'autre. La preuve ? NS vient d'adopter le terme assez fumeux de "valeur travail", inventé par SR. OK, c'est elle qui a commencé avec ses propositions sur le traitement militaire de la délinquance...

De fait, comme Jospin et Chirac en 2002, ils sont pratiquement du même camp, sur l'essentiel. Même si leurs tonalités, pour ne pas dire leurs dialectiques semblent opposées, les réponses qu'ils apportent aux divers problèmes sont issues de la même philosophie du dirigisme et du centralisme étatique teinté d'euro-mondialisme. Ces réponses sont vaines d'ailleurs, car ni l'un ni l'autre ne remettra en cause les traités européens qui restreignent considérablement leur champ d'action futur. Sans compter que tous deux parlent de faire adopter une version à peine modifiée du projet de traité constitutionnel que les Français ont rejeté en 2005.

Aveuglement
A se bouffer le nez, SR et NS risquent de passer à côté d'un aspect majeur de cette élection : une grande majorité de Français ne font plus confiance aux camps dont ils sont les champions. Malgré leurs charmes respectifs, les Français ne leur font pas confiance parce qu'ils ne croient plus aux lendemains qui chantent, ni aux promesses électorales. Ils voient à quel point leur propre situation personnelle et familiale s'est dégradée. Ils devinent à quel point la situation du pays est grave. Et ils savent, intuitivement, qu'on ne sortira pas de l'ornière sans prendre des mesures draconiennes, sans effort individuel et collectif soutenu. Qui leur tient un tel discours de vérité sur la situation réelle du pays et les efforts à venir ? Certainement pas ceux qui ont un mauvais bilan à défendre, ceux dont l'action et l'inaction sont à l'origine des problèmes.

Un tournant historique
Je suis convaincu que les élections de 2007 sont un rendez-vous unique avec l'avenir pour les Français et la France. Soit nous décidons de nous battre, en nous serrant fièrement les coudes, pour renouer avec la prospérité qui fût la nôtre. Et nous nous en donnons les moyens en reprenant certains des pouvoirs concédés au super-Etat européen. Soit nous continuons à sombrer doucement dans la "mollitude" européenne, l'impuissance face à la concurrence mondiale et face à l'immigration, qui finiront de déliter les liens entre Français et conduiront la France à la disparition pure et simple.

J'exagère ? Je ne crois pas. Vous pensez que 2007 n'est pas un horizon absolu, qu'il sera toujours possible de s'en sortir en 2012 ? Pas si sûr. J'y reviendrais.

3 février 2007

La fin du monde annoncée

L'écologie est à la mode
Cette semaine, le monde a retenu son souffle, au moins entre 19h55 et 20h. Un groupe de scientifique vient de conclure, après des années de calculs, que le réchauffement climatique est très vraisemblablement dû à l'action de l'homme. Ils n'en étaient sûrs qu'à 90% en 2001, mais maintenant c'est 95%. Et encore, ils ont bien failli se mettre d'accord pour dire que c'était 99%, du "virtuellement certain". Mais bon, sur une centaine d'experts, il y en a quelques uns qui ont encore un léger doute, alors va pour 95% cette fois ci. C'est déjà énorme !
Le progrès, c'est sale
Et les journalistes français de renchérir en choeur, assénant comme vérités avérées les promesses malthusiennes de fin du monde inéluctable, voire imminente : "il faudra bien un jour se résoudre à réduire notre production, à consommer moins, à vivre plus chichement...". On s'inquiète pour José Bové : il y aura-t-il assez de place sur le Larzac pour les bobos convertis à la décroissance qui ne manqueront pas de vouloir le rejoindre pour traire à la main, faire pousser leur herbe - non modifiée génétiquement - et enfourcher le vélo pour aller casser quelque MacDo le Dimanche ?
Où va nous !
Quelques images bien choisies de pans de banquise qui s'écroulent, de toits de tôle qui s'envolent et de cadavres flottants dans le jus du tsunami ou de Katrina, et "emballé c'est pesé" : Monsieur et Madame Tout-le-monde en concluent que si tous ces scientifiques le disent, en plus du brave Nicolas (Hulot, pas Sarko), c'est que c'est sûrement vrai. C'est certain qu'il fait plutôt doux pour la saison, non ? Alors, nos courageux candidats abondent, unanimes, et s'empressent de communier à la grande messe écologiste du dit Monsieur Hulot. Ils rivalisent de créativité pour proposer des remèdes inédits au problème de la calotte (glaciaire). La solution française ? Plus d'impôts bien sûr !
Escroquerie intellectuelle
Bon, si vous n'êtes qu'à 95% convaincu que l'espèce humaine est le prochain grand fléau à éradiquer de la surface de la planète, je vous conseille cet article :

29 janvier 2007

Débuts du blog "Quelle France demain?"

Une énorme envie
Avec la campagne présidentielle 2007 qui s’officialise, difficile de résister plus longtemps à l'appel du blog, à l'envie de partager de nouveau mes analyses, mes idées et mes espoirs. Comme il y à 5 ans, lorsque j'observais depuis les US le spectacle lamentable de la réélection de Jacques Chirac, après un simulacre de deuxième tour sans débat. De retour au pays depuis 2005, mon envie est encore plus forte qu'alors d'ajouter ma voix à celles qui suggèrent qu'il est urgent que les Français changent d'hommes (et de femmes) politiques.

Constat
Si l'on analyse ce qui se passe dans notre pays depuis deux ou trois décennies, la proposition n'a rien d’outrancier. Gauche et droite se succèdent au pouvoir dans un semblant d'alternance démocratique. Cependant, rien ne bouge vraiment, en tout cas pas dans le bon sens. Pendant la période de mon séjour américain, entre 1999 et 2005, le principal changement qui semble s'être opéré est celui d'un double renoncement : celui du peuple français à tout espoir de lendemains meilleurs et celui de nos élus à l'exercice du pouvoir.

La situation de la France est proprement dramatique :
- la croissance est évanescente
- l'Etat est endetté bien au-delà du raisonnable
- le taux de chômage est l'un des plus élevés d’Europe
- la pauvreté est devenue endémique
- le pouvoir d'achat des Français s’érode sous le poids des impôts
- l’Etat se mêle de tout, et ne réussit rien
- toute tentative de réforme est repoussée dans la rue

Quant à nos élus, ils en sont réduits aux vocalises, aux manifestations très médiatiques de leur indignation compassionnelle et, somme toute, de leur impuissance. Après avoir délibérément abandonné aux technocrates européens le pouvoir de faire les choix importants pour notre quotidien et notre avenir, il ne leur reste plus qu'à voter des lois inutiles et liberticides.

Changer de classe politique
Les hommes et femmes à qui nous avons confié le pouvoir depuis 30 ans ont échoué. Lamentablement et à plusieurs reprises. Il faut donc en changer ! Il serait nettement préférable que ce changement s'effectue dans le cadre d'élections démocratiques, et non à la faveur d'une de ces révolutions violentes dont nous avons le secret. Les Français ont déjà envoyé deux coups de semonces très sérieux aux partis du pouvoir en place. Il y à de grandes chances qu'ils les sanctionnent définitivement à l'occasion de la présidentielle, puis des législatives, de 2007.

Nouveaux visages
Ségolène Royal est charmante mais elle et le PS s’adonnent au socialisme le plus archaïque, comme à l’époque où Tonton voulait « changer la vie ». Quant à Nicolas Sarkozy et ses copains de l'UMP, comment leur faire confiance ? Pourquoi feraient-ils en 2007 ce qu'ils n'ont pas fait depuis 2002 ? Les représentants de la nomenklatura politico-médiatique s'attachent d'ores et déjà à nous présenter le duel Royal-Sarkozy comme inéluctable au deuxième tour. A grand renfort de sondages, les manipulateurs d'épouvantails parlent de « vote utile » dès le premier tour. Ils tentent de nous voler cette élection. Il faut leur tenir tête, et c'est bien ce que j'ai l'intention de faire ici. Pour éviter la faillite nationale (façon Argentine) et sortir le pays de l'impasse collectivo-dirigiste, élisons en 2007 une nouvelle génération d'hommes et de femmes, issus et représentatifs de la société française dans sa diversité.

Qui alors ?
Il est trop tôt pour savoir lequel ou lesquels des candidats à la présidentielle sauront attirer à eux suffisamment de suffrages pour représenter une alternative aux candidats hyper médiatisés de l'UMP et du PS. Bayrou ? Villiers ? Dupont-Aignan ? Le Pen ? Les semaines qui viennent vont être très intéressantes de ce point de vue. Je m'attacherai sur ce blog à promouvoir les vraies bonnes idées et les candidatures intéressantes de mon point de vue. Une chose est sûre : l'avenir de la France, son visage futur, son existence même à long terme, se décident en 2007. Les Français le sentent, ils seront au rendez-vous.

Blogons
Comme il s'agit d'un hobby et que j'ai un boulot prenant, je préviens que je ne pourrai pas poster quotidiennement. Je vais m'efforcer d'être régulier cependant. Je serai plus bref que par le passé (cf certains des textes postés en 2002 sur mon site familial, qui sont sur ce blog pour mémoire et référence). Vos commentaires et contributions sont les bienvenus !

3 janvier 2007

Questions à Philippe de Villiers à l’aube de la campagne présidentielle 2007

Cher Monsieur,

L’élection présidentielle approche et je m’interroge quant à l’opportunité de soutenir et promouvoir votre candidature. Ce document résume mes interrogations et sert à vous faire part de quelques suggestions. Puisse-t-il vous aider à affiner votre stratégie de campagne et à mieux répondre aux attentes des Français qui, comme moi, se désolent du déclin de la France et trouvent peu de raison d’espérer dans la classe politique au pouvoir depuis 30 ans. Votre réponse m’obligerait, soyez en remercié à l’avance.

Pour quoi faire ?
Ma première question, fondamentale, concerne vos buts. A ce jour, il me semble que vos chances d’arriver au second tour sont très faibles. Aussi, j’aimerais savoir pourquoi vous vous présentez : quel est votre objectif ?
  • Faire plus de 5% afin que l’Etat rembourse vos frais de campagne ?
  • Atteindre entre 8% et 10% pour exister sur l’échiquier politique français en vue de 2012 ?
  • Obtenir un ministère dans le prochain gouvernement ? Sarkozy pourrait vous le proposer si vous faites un score honorable sans l’empêcher d’accéder au second tour, et, bien entendu, si vous appelez à voter pour lui au second tour…
  • Espérez-vous sérieusement effacer des candidats « lourds » comme Sarkozy et Le Pen au premier tour, pour affronter et battre Ségolène Royal au second tour ?
Argumentaire
Beaucoup de gens qui adhérent aux idées que vous défendez vont voter Sarkozy au premier tour, même s’ils ne sont convaincus ni par l’homme ni par le programme, par peur de contribuer à l’élection de Ségolène Royal. Que dites-vous à ces gens-là ? 2002 ayant prouvé qu’une élection présidentielle peut se jouer au premier tour, comment convaincre les électeurs de droite que voter Villiers en 2007 ne desservira pas Sarkozy en faveur de Le Pen, ce qui favoriserait in fine Madame Royal ? A moins que vous n’ayez une ambition ministérielle, ne serait-il pas opportun de critiquer ouvertement le programme classiquement étatiste de l’UMP, et de semer le doute dans les esprits de droite quant à la capacité de Nicolas Sarkozy à mettre en œuvre la moitié de son programme, comme Chirac avant lui ?

Le Pen
Il est évident que les déçus du chiraquisme se reporteront plus naturellement sur vous si Jean-Marie Le Pen ne peut se présenter, faute d’avoir accumulé les 500 signatures requises. Pourquoi ne pas attaquer plus frontalement Le Pen sur ses nombreux points faibles (programme incohérent, incapacité à passer le second tour puis à gouverner le pays, âge, provocations en tous genres, etc), afin d’inciter les maires de France à ne pas lui donner leur parrainage et de préparer le terrain dans l’opinion publique ?

Droite patriotique de gouvernement ?
Avec qui gouvernerez-vous si vous êtes élu ? Le MPF ne donne pas l’image d’un parti de gouvernement. Jusqu'à présent, on ne voit que vous et Guillaume Pelletier. La jeunesse de ce dernier est certes compensée par son dynamisme, mais qui compose l’équipe qui mettra en œuvre votre programme une fois élu ? On ne peut qu’espérer que vous donnerez une plus grande visibilité dans votre campagne aux membres de votre future équipe gouvernementale, composée on peut l’imaginer d’élus du MPF et de personnalités compétentes issues de la société civile. Il vous faut absolument « marketer » votre équipe, ce que ses membres ont pu accomplir dans leurs parcours respectifs, autant que ce que vous avez fait vous-même en Vendée.

Les intellectuels
Combattant la chape de plomb de la pensée unique, des auteurs ont publié des analyses décapantes sur la réalité dramatique de notre pays (Nicolas Baverez, Charles Gave, Mathieu Laine, Nicolas Lecaussin, etc). Grâce à Internet, les idées nécessaires au renouveau se répandent, issues de « think tanks », associations et autres sites web à vocation politique (l’Ifrap, Contribuables Associes, Liberté Chérie, Liberté Politique, Conscience Politique, les 4 vérités, etc). Où sont les intellectuels dans votre dispositif ? Mis à part les résidents du MPF, quels sont ceux qui soutiendront ouvertement votre candidature ? Vous aurez besoin de leur soutien pour réformer face aux syndicats révolutionnaires. Pourquoi ne pas mettre à contribution les bonnes volontés parmi ces têtes pensantes, en leur demandant de coopérer à la formulation d’une stratégie de redressement, un projet à long terme et non-partisan pour sortir la France et l’Europe de l’impasse socialo-étatique ?

Alliance pour la France
Un certain nombre de « petits candidats annoncés » partagent vos analyses sur l’essentiel et mettent en avant les solutions éprouvées à l’étranger mais jamais mise en œuvre dans notre pays, qui sont fondées sur le primat de la liberté et de la responsabilité. Tous ont à cœur de voir le paysage politique français se renouveler et se posent en alternative à la caste des techno-fonctionnaires qui accapare le pouvoir depuis 30 ans (dans un semblant d’alternance gauche-droite), et dont le seul but est de préserver ses privilèges et sa mainmise sur le pays. Individuellement, ces candidats n’ont aucune chance. Collectivement, ils représentent peut être l’avenir politique de la France. Pourquoi ne pas tenter de fédérer ces candidatures en créant une « Alliance pour la France », regroupant les divers candidats non-alignés, libéraux, indépendants et autres chasseurs, avant que la collecte des signatures ne soit terminée pour tous ? L’on peut espérer que ces candidats ont plus à cœur l’intérêt du pays que leur propre ego, mais peut-être suis-je trop optimiste. Saurez-vous créer une plateforme commune de gouvernement et déployer la diplomatie nécessaire pour convaincre Nicolas Dupont-Aignan, Edouard Fillias, Claude Reichmann et autres de rallier votre panache blanc ? Qui sait, peut-être feront-ils des émules au sein de l’UMP (Rachid Kaci, Christine Boutin, Alain Madelin), à l’UDF (Christian Blanc), voire au FN…

Etoffez-moi çà !
Je redoute que les Français ne s’abandonnent au fantasme d’être dirigés par une « mama » socialiste et sexy comme Ségolène Royal. Malgré les efforts de Nicolas Sarkozy, je crains que l’UMP ne paye le prix des inconsistances chiraquiennes depuis 1995. Le Pen ne passera pas plus en 2007 qu’en 2002. Il reste vous-même. Je crois à votre honnêteté, à la justesse de vos analyses, à votre capacité de prendre les décisions qui s’imposent. Vos qualités de leader sont évidentes, mais saurez-vous les mettre en œuvre ? Pour incarner l’espoir que bon nombre de Français n’ont plus en l’avenir, il est indispensable que votre candidature ne soit pas celle, étroite, d’un jeune parti politique, aussi sympathique soit-il. Ni seulement la candidature du non à la constitution européenne. Votre cœur de cible ce sont les électeurs de l’UMP et du FN, il vous faut donc attaquer Le Pen et Sarkozy bille en tête. Vous devez devenir le candidat du vrai changement pour tous les déçus du chiraquisme, pour les Français qui refusent que l’Etat décide de tout a leur place et gaspille le fruit de leur travail sans parvenir à résoudre le moindre de leurs problèmes quotidiens. S’il n’est pas trop tard, créez une « Alliance pour la France » afin que votre candidature soit soutenue par d’autres mouvements que le seul MPF et pour étoffer votre équipe de talents extérieurs. Recrutez des soutiens dans la société civile, chez les intellectuels, les leaders d’opinion. Mettez en avant les futurs membres de votre gouvernement. Faites en sorte que le MPF prenne visiblement de la bouteille, afin d’être perçu comme une alternative crédible aux partis au pouvoir depuis 30 ans.

En vous remerciant de votre attention.

Stéphane de Saint Albin