9 juillet 2007

Lette ouverte à Xavier Darcos (2/3)

2. Pas d’école unique, à chacun son rythme

La scolarisation américaine débute à 5 ans en « Kindergarten », équivalent de notre grande section de maternelle. La classe fonctionne en ateliers tout comme les classes de maternelle en France. L’un des ateliers regroupe les enfants ne maîtrisant pas la langue pour que la maîtresse puisse adapter son enseignement. Les années suivantes ils sont dispersés parmi leurs camarades mais restent suivis jusqu’à ce qu’ils rattrapent leur retard. Ils peuvent suivre des cours de soutien en langue anglaise. Leur bulletin scolaire porte un code « enfants anglais seconde langue » avec un score évolutif qui mesure leur stade de rattrapage de la langue. Ce code disparaît du bulletin lorsque les enseignants estiment que l’enfant est au même niveau que ses camarades.

A l’entrée en 3rd Grade (CE2), les enfants fonctionnant rapidement peuvent suivre un test qui mesure leurs aptitudes. Ceux qui réussissent à plus de 95% sont alors appelés « gifted ». C’est noté dans leur dossier scolaire pour le reste de leur scolarité et cela leur donne droit d’intégrer la classe réservée aux enfants qui fonctionnent vite.

Venant de France, cette notion de sélection est dérangeante. Pourtant les enfants qui peinent sous un rythme trop soutenu se découragent, et les enfants rapides qui doivent subir la répétition de principes qui leur paraissent évidents se désintéressent de l’enseignement. D’où le choix de partager les enfants par niveau. Une classe pour les enfants en difficultés qui ont besoin qu’on répète les fondamentaux, et qui en fin d’année auront peut-être couvert un programme plus restreint mais qui seront armés pour passer dans la classe suivante, des classes pour les enfants sans problèmes qui suivent le programme classique, et une classe pour les enfants précoces qui ont soif d’apprentissage et qui allant plus vite sur les fondamentaux peuvent s’aventurer sur des sujets annexes de culture générale. Ces enfants sont contactés par des universités qui leurs proposent des stages d’été où ils pourront épancher leur soif de connaissances sur des sujets scientifiques, mathématiques ou artistiques. Ce qui est intéressant à noter c’est que ce pays considère ces enfants précoces comme une richesse à long terme et qu’il tient à les repérer dès le plus jeune âge pour favoriser leur réussite future. Réussite qui ne pourra que servir le pays plus tard. Les enfants précoces sont un vivier pour le pays.

Les enfants handicapés ont leur place aussi. L’école publique leur ouvre ses portes une année avant leurs camarades. Ils ont une année d’adaptation à 4 ans. Puis chaque enfant qui nécessite un accompagnement est pris en charge par un tuteur qui le suit tout le primaire. Il y a en général un enfant par classe. Le tuteur est une aide précieuse pour le professeur qui peut alors gérer un groupe d’enfants homogènes plus un enfant dont les capacités sont en décalage, il devient aussi par sa seule présence un soutien pour le professeur pour mener le groupe tout entier.

Aucun commentaire: