4 février 2007

C'est çà votre campagne ?

Lamentable !
Le spectacle du pugilat médiatique que se livrent Ségolène Royal (SR) et Nicolas Sarkozy (NS) est d'une indécence... Y a pas à dire : les deux camps ont du talent pour se traiter de tous les noms et rivaliser dans le lyrisme comme dans les promesses d'avenir radieux. Mais pour le reste...

Vivement que la campagne officielle commence pour qu'on entende les autres candidats et qu'on assiste à un semblant de débat sur les vrais enjeux auxquels la France et les Français sont confrontés. Je ne me fais pas d'illusion sur la qualité du débat, mais ce sera sûrement mieux que le mauvais feuilleton actuel.

Positionnement
SR enchaîne les gaffes, NS croit aux sondages. Elle ne sait que nous mettre en garde contre la catastrophe qui s'en suivrait s'il était élu. Il tente de séduire la clientèle traditionnelle du PS, fonctionnaires de l'Education Nationale en tête. Ils sont obnubilés l'un par l'autre. La preuve ? NS vient d'adopter le terme assez fumeux de "valeur travail", inventé par SR. OK, c'est elle qui a commencé avec ses propositions sur le traitement militaire de la délinquance...

De fait, comme Jospin et Chirac en 2002, ils sont pratiquement du même camp, sur l'essentiel. Même si leurs tonalités, pour ne pas dire leurs dialectiques semblent opposées, les réponses qu'ils apportent aux divers problèmes sont issues de la même philosophie du dirigisme et du centralisme étatique teinté d'euro-mondialisme. Ces réponses sont vaines d'ailleurs, car ni l'un ni l'autre ne remettra en cause les traités européens qui restreignent considérablement leur champ d'action futur. Sans compter que tous deux parlent de faire adopter une version à peine modifiée du projet de traité constitutionnel que les Français ont rejeté en 2005.

Aveuglement
A se bouffer le nez, SR et NS risquent de passer à côté d'un aspect majeur de cette élection : une grande majorité de Français ne font plus confiance aux camps dont ils sont les champions. Malgré leurs charmes respectifs, les Français ne leur font pas confiance parce qu'ils ne croient plus aux lendemains qui chantent, ni aux promesses électorales. Ils voient à quel point leur propre situation personnelle et familiale s'est dégradée. Ils devinent à quel point la situation du pays est grave. Et ils savent, intuitivement, qu'on ne sortira pas de l'ornière sans prendre des mesures draconiennes, sans effort individuel et collectif soutenu. Qui leur tient un tel discours de vérité sur la situation réelle du pays et les efforts à venir ? Certainement pas ceux qui ont un mauvais bilan à défendre, ceux dont l'action et l'inaction sont à l'origine des problèmes.

Un tournant historique
Je suis convaincu que les élections de 2007 sont un rendez-vous unique avec l'avenir pour les Français et la France. Soit nous décidons de nous battre, en nous serrant fièrement les coudes, pour renouer avec la prospérité qui fût la nôtre. Et nous nous en donnons les moyens en reprenant certains des pouvoirs concédés au super-Etat européen. Soit nous continuons à sombrer doucement dans la "mollitude" européenne, l'impuissance face à la concurrence mondiale et face à l'immigration, qui finiront de déliter les liens entre Français et conduiront la France à la disparition pure et simple.

J'exagère ? Je ne crois pas. Vous pensez que 2007 n'est pas un horizon absolu, qu'il sera toujours possible de s'en sortir en 2012 ? Pas si sûr. J'y reviendrais.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

How can you be so gloomy? I thought you've had positive thinking inculcation whilst living in the US.I told you that the ship was doomed but you jumped right back in. Nice job with the blog-keep at it.

Unknown a dit…

Laisser la confusion s'installer
Entre " République & Démocratie "
Dans le coeur de l'électeur innocent

S'avère tout aussi pervers et nuisible
Que d'amalgamer " Vigne & Alcool "
Dans l'esprit du buveur ordinaire

A.Constant (Élucubrations & Pérégrinations)